Nom ✦ Svensson. Nom de famille d'origine estonienne mais, ça remonte à plusieurs générations. Son père ainsi que sa mère sont nés en Suède tout comme Anastasia et son frère. Prénom ✦ Anastasia lui vient de la passion de sa mère pour la culture russe. Elle était une grande fan de la famille Romanov et c'est pour ça qu'elle a voulu l'appeler ainsi. Pia est un prénom d'origine suédoise et c'est aussi le prénom de la soeur jumelle de sa mère qui est morte quelques années avant sa naissance. Surnom(s) ✦ Ana, Nastia, Stasy, Anastasy, Sisi ou Nana parfois. Date et lieu de naissance ✦ Elle est née à Stockholm un douze mars en 1985. Âge ✦ 29 ans. C'est très proche de la trentaine... Nationalité ✦ Américaine et Suédoise. Activité ✦ Elle est gérante de sa pâtisserie la journée et strip-teaseuse le soir. Classe sociale ✦ Modeste. Elle n'est pas riche mais elle n'est pas pauvre. Orientation sexuelle ✦ Bisexuelle. Il faut bien s'amuser un peu. Statut civil ✦ Célibataire mais elle a un coup de coeur pour un beau blond. Date d'arrivée à Fairbanks ✦ Elle était venue à 18 ans la première fois avant de repartir à la mort de son mari pour la Suède. Elle est revenue il y a presque deux ans. Lieu d'habitation ✦ Elle habite à Holden District, dans le lotissement Davis. Crédits ✦ Tumblr.

✦ Anton & Anastasia.
Le petit Anton était le premier enfant de la famille Svensson. Il avait été le premier petit bonheur de la famille et malgré le jeune âge des parents, il avait été accueilli à bras ouverts. Oui, ils avaient été jeunes quand ils l’avaient eu. Dix-neuf ans pour Ivanka et vingt ans pour Mattias. C’est jeune pour devenir parents mais, ils n’avaient pas voulu mettre fin à la grossesse et tuer ce petit être qui grandissait dans le ventre d’Ivanka. « C’est un petit garçon. Félicitations ! Quel est son prénom à cette merveille ? » Oui, c’était un beau bébé. L’un des plus beaux qu’il avait été donné de voir à la jeune interne qui avait aidé à l’accouchement. « Anton. Anton Svensson. » C’est ainsi qu’est venu au monde le petit Anton et ses parents furent de suite comblés de bonheur. En revanche, les Svensson eurent du mal à avoir leur deuxième enfant. pourtant, ils essayaient sans relâche allant même jusqu’à consulter un médecin spécialité de la fertilité. Il n’y avait pas de soucis, le petit se faisait juste attendre et il n’y avait que ça à faire, attendre. C’est ainsi que seulement cinq ans après, Anastasia vu le jour un douze mars mille neuf cent quatre-vingt cinq.

Anastasia marchait dans la maison sans savoir vraiment où elle allait. Elle attendait que son frère rentre après une journée d’école. Elle, elle avait été malade et n’avait pas pu y aller ce qui avait embêté la petite fille. Elle n’aimait pas ne pas aller à l’école surtout que depuis que sa petite sœur marchait, ses parents ne lui prêtaient plus autant attention. Il ne restait que son frère qui prenait soin d’elle. Le jeune Anton avait bien compris que ses parents délaissaient un peu Nastia pour Ava qui gambadait partout. Elle avait été un peu un petit chamboulement dans leur vie et Nastia le vivait assez mal même si elle aimait sa sœur. Elle ne comprenait juste pas pourquoi Ava avait toute l’attention alors qu’elle aussi était toute mignonne. Anton finit par rentrer de l’école et elle lui sauta au cou. « ANTOOOON ! Tu es rentré. » Le petite garçon de neuf ans prit sa sœur de quatre ans dans ses bras pour la câliner et la couvrir de bisous. « Je t’ai manqué crevette ? » La petite hocha la tête vigoureusement et referma ses petits bras autour du cou de son grand-frère. Anton ne la remit pas sur ses pieds, il la porta jusqu’à la cuisine pour lui préparer son goûter. Oui, sa mère avait dû oublier de le faire et du coup, il le ferait pour eux deux. « Du pain et du fromage ça te va ? » Nastia lui affirma que oui et il lui fit sa tartine avant de lui donner. Anastasia dévora sa tartine avec appétit et lorsqu’elle eut fini, elle regarda son frère attentivement. « Tu es le meilleur grand frère du monde ! » Elle lui claqua un bisous sur la joue avant de partir dans sa chambre pour aller jouer.

Anastasia regardait son frère faire ses valises. Il était majeur depuis un bail mais, il voulait suivre ses parents en Amérique. Il rêvait de voir d’autres paysages, de tenter une nouvelle expérience. Il avait fini ses études et pour lui, c’était la chance de se lancer et de tenter des expériences de ses propres ailes. Il n’y avait qu’Anastasia qui ne souhaitait pas quitter Stockholm pour le moment et c’est pour quoi elle allait aller dans un pensionnat. Sa grand-mère se faisait trop vieille pour l’accueillir et ses parents voulaient vraiment qu’elle continue ses études dans son école alors, le pensionnat était la meilleure idée. Elle viendrait voir sa famille pendant les vacances et tout se passerait bien. « Alors, ça fait quoi de partir à Miami pour être un petit floridien ? » Il rit à ce qu’elle venait de dire mais le cœur n’y était pas réellement. Il avait du mal à se dire qu’il laissait sa petite sœur derrière lui. Elle sentait bien qu’il avait du mal à se faire à l’idée qu’ils allaient être séparés et ses yeux commencèrent à la piquer. Elle aussi avait du mal à s’y faire. Anton vit les premières larmes couler et il la prit dans ses bras. « Tu vas me manquer crevette. » Elle le serra dans ses bras de toutes ses forces comme si elle ne voulait pas le laisser partir. « Tu vas me manquer. Vous allez tous me manquer mais… enfin tu sais quoi… Je t’aime Anton et on se voit à mes prochaines vacances toute manière. » Il l’embrassa sur le front et retourna vers sa valise pour la terminer. Oui, la famille Svensson serait séparée pour la première fois depuis des années.

✦ Ava & Anastasia.
« ’Ton, ‘Ton ! » La petite Anastasia courrait après son frère pour le rattraper. Ils jouaient dans le jardin couvert de neige et se lançaient des boules de neige l’un sur l’autre. Evidemment, Anton faisait attention de ne pas blesser sa petite sœur de deux ans et veillait à ce qu’elle ne se fasse pas mal. Il prenait son rôle de grand-frère à cœur et ne comptait pas la laisser se faire mal lorsqu’elle était sous sa surveillance. Il voulait que ses parents soient fiers de lui. Quant à Anastasia, elle aimait jouer avec son frère. Elle l’adorait et ne le quittait jamais d’une semelle lorsqu’il était à la maison avec elle. Elle adulait son frère malgré leurs jeunes âges et pour lui, il était le garçon le plus merveilleux au monde. Elle disait souvent qu’elle se marierait soit avec son papa soit avec son frère. Bien sûr, c’était innocent dans la bouche de cette petite fille et ça le resterait comme ça mais, ça faisait souvent sourire. « Anton ! Nastia ! Venez voir papa ! » Les deux enfants coururent vers leur père qui les attendaient. « Papa et maman vont à l’hôpital mais mamie reste ici pour vous surveiller. Je compte sur vous pour être sage ! » Ils n’avaient pas vraiment compris que leur mère accouchait dans les heures à venir de leur petite-sœur mais, ils seraient ravis de l’accueillir dans quelques heures dans la famille.

Anastasia rentra dans sa chambre en claquant la porte. Elle venait de se faire gronder par sa maman parce qu’elle avait refusé de jouer avec Ava. Non, en réalité, elle avait fini par abandonner l’idée de jouer avec sa petite sœur quand cette dernière lui avait cassé sa poupée en porcelaine. Bien sûr, elle n’avait pu s’empêcher de lui crier dessus du haut de ses sept ans et c’était elle qui avait pris à la place de sa sœur de cinq ans. « Nastia ! Je t’interdis d’hurler comme ça sur ta sœur !! Elle est petite et elle ne sait pas ce qu’elle fait. Maintenant, file dans ta chambre, je ne veux plus te voir jusqu’au repas ! » Oui, leur mère avait toujours fait la différence entre les deux petites malgré leur ressemblance et Ana s’était toujours sentie rejetée par sa mère qui donnait toute son attention à Ava. Elle aurait aimé pouvoir dire que ça n’influençait pas sa relation avec la petite mais, ce serait mentir. Anastasia avait sa sœur dans le collimateur et ne voulait pas faire d’efforts. Heureusement qu’elle avait son père et son frère de son côté sinon, la petite Nastia se sentirait totalement abandonnée de sa famille. Elle se mit sur son lit et prit un livre qu’elle aimait lire. Le conte d’Anastasia. Oui, elle était passionnée par cette petite princesse et sa famille et elle était fascinée par la personne qui portait le même prénom qu’elle. Parfois, elle aimait croire qu’elle aussi été une princesse mais ce n’était pas le cas. Finalement, l’heure du repas arriva et la petite fille descendit pour rejoindre sa famille. Evidemment, sa mère lui fit à nouveau la morale mais, son père prit sa défense en disant qu’il était normal que Nastia ne veuille plus jouer avec sa sœur puisqu’à chaque fois cette dernière lui cassait quelque chose. Anastasia fut heureuse de voir qu’au moins un de ses parents était de son côté.

« Non mais je rêve !! J’en étais sûre ! » Anastasia sortit son pull préféré des affaires de sa sœur. Elle n’en revenait pas. Toujours à lui piquer ses affaires, limite elle lui piquait son identité. Ça faisait un mois que la jeune femme cherchait son pull et maintenant, elle savait pourquoi. Sa petite sœur l’avait bien caché au fond de son placard. « Je t’interdis de rentrer dans ma chambre et de toucher à mes affaires !!! » La blonde regarda sa sœur comme si une troisième œil venait de lui pousser. Elle fut furieuse en une demi seconde. « Tes affaires ? Tu te fiches de moi là ?! Ca c’est MON pull ! Et le maquillage que t’as sur toi, tu me l’as piqué aussi ? Mais achètes toi une identité ma pauvre fille !! » Oui, les sœurs ne pouvaient pas s’encadrer, que ce soit l’une comme l’autre. Mais au fond, de la part d’Ava, ce n’était que de la jalousie. Oui, elle était jalouse que sa sœur soit si proche de ses frères alors qu’elle, elle se sentait à l’écart. Malheureusement, la jeune fille savait aussi qu’elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle. Elle avait vite compris qu’elle avait sa mère dans la poche et elle s’était souvent caché derrière elle pour faire gronder ses frères et sœurs à sa place. Ils ont fini par lui en vouloir même s’ils l’aiment malgré tout. Anastasia prit son pull, grogna de rage en regardant sa sœur dans les yeux et partit dans sa chambre. Cette petite finirait par la faire péter un plomb un jour.

✦ Andreas & Anastasia.
« Poussez madame Svensson, il ne vous reste plus beaucoup d’efforts à faire. Vous allez avoir un beau bébé. » Ivanka n’en pouvait plus. C’était son quatrième bébé et pourtant, c’était le plus difficile et le plus long de tous. Elle était épuisée et avait l’impression de ne pas avoir assez de force encore pour finir son accouchement. Pourtant, elle le devait et c’est dans les yeux de son mari qu’elle trouva le courage. Les enfants étaient tous à la maison avec leur grand-mère. Les Svensson n’aimait pas tellement les emmener avec eux à chaque fois car ils ne savaient pas pour combien de temps ils en avaient et des enfants n’avaient pas leur place dans une salle d’attente d’un hôpital. Ivanka Svensson poussa une dernière fois et des cris se firent entendre. Enfin il avait pointé le bout de son nez. Après quatorze heures de travail et de dur labeur, les parents Svensson purent enfin voir leur petit dernier car oui, ce serait bel et bien le dernier enfant Svensson. « Andreas. Andreas Svensson. Bienvenue dans la famille mon bonhomme. » Monsieur Svensson suivit les infirmières pour laver son fils et le prendre dans ses bras pour le rendre à sa femme afin qu’elle l’allaite. « Je trouve qu’on a plutôt bien travailler. Nos quatre enfants sont magnifiques tout comme leur maman et ils sont adorables. Je t’aime chérie. » Elle rit face à la réplique de son mari mais, elle était trop épuisée pour prendre la peine de répondre il savait déjà qu’elle lui était reconnaissante de lui avoir donné de si beaux enfants.

Nastia faisait très attention à son petit frère. Du haut de ses sept ans, elle ne lâchait pas le petit Andreas du regard. Il jouait tranquillement aux voitures dans le jardin mais, elle avait toujours peur qu’il se fasse mal ou qu’il avale une des petites pièces de ses jouets. Oui, une vraie petite maman. Et d’ailleurs, le petit Andreas adorait sa sœur. Il ne la lâchait pas d’une semelle lorsqu’elle était dans les parages. « Nas, Nas ! Regardes ! » Il lui tendait un caillou avec une forme originale. « Oh, quelle jolie pierre ! C’est pour moi ? » Andreas hocha vigoureusement sa petite tête blonde pour lui signifier que oui. La petite Anastasia la prit de ses mains et lui fit un bisou. Elle était touchée par son geste. Ça la changeait de sa petite sœur qui elle, lui prenait tout ce qui lui appartenait. « Les enfants, il fait froid maintenant. Rentrez à la maison et Andreas, c’est l’heure du bain. Viens avec maman. » Sa mère le prit dans ses bras et Anastasia les suivit à l’intérieur gardant précieusement son caillou dans sa poche. Oui, si sa mère le voyait, elle le renverrait dehors. Elle détestait qu’on ramène des choses de l’extérieur à l’intérieur alors, elle allait le cacher précieusement parce que c’était le premier cadeau qu’Andreas lui faisait.

« Je veux pas y aller sans toi Nas… Je vais m’ennuyer et tu seras plus là pour me distraire. » Nastia regardait son frère et retint ses larmes. Oui, les adieux étaient toujours difficiles et ceux-là étaient déchirants. Elle savait qu’elle le reverrait bientôt mais, la Suède restait loin de la Floride alors, elle avait du mal à relativiser. Elle le prit dans ses bras et embrassa son front. « On s’appellera sur skype aussi souvent que je peux et je viendrais vous voir dès que je pourrais. » Elle lui ébouriffa les cheveux et lui sourit avant de reprendre. « Si tu as un souci, tu le dis à Anton et pas à papa et maman suivant ce que c’est. Et n’oublies pas de prendre tes médicaments sinon les parents vont flipper et t’engueuler si tu fais une crise d’hypoglycémie. » Andreas parut agacé par ce que venait de lui dire sa sœur mais, il savait que c’était pour son bien. Elle avait toujours veillé à ce qu’il prenne ses médicaments et à ce qu’il fasse attention à tout lorsque les parents n’y pensaient pas. Elle l’embrassa sur la joue une dernière fois avant de le laisser partir en direction du taxi qui allait les emmener à l’aéroport. Elle ne les accompagnait pas, elle n’en avait pas la force mais elle était avec eux par la pensée.

✦ Les retrouvailles.
Elle venait à peine de poser un pied sur le sol américain qu’elle se sentit étouffée entre deux corps masculins. Elle s’était d’abord demandé ce qui  lui arrivait avant de comprendre que ce n’était autre que ses deux frères. Elle les serra comme elle put dans ses bras avant de s’éloigner d’eux pour prendre ses parents dans ses bras à leur tour. Son père et même sa mère étaient heureux de la voir. La seule personne qui ne l’a pris pas dans ses bras fut Ava. Elle était restée à l’écart de sa famille, les observant. Ce qui choqua le plus Anastasia c’était le changement de couleur de cheveux de sa sœur. Où était passé le blond qui caractérisait les Svensson. Elle s’approcha timidement de sa petite sœur. « Hey ! Tu as l’air de bien aller. Le brun te va bien même si ça fait un changement. » Elle lui sourit gentiment essayant de nouer un contact neutre et pacifiste avec sa sœur. Mais, cette dernière en avait décidé autrement. « Je me suis acheté une identité autre que la tienne comme tu peux le voir ! J’en avais marre que les parents m’appellent Anastasia tout le temps sous prétexte que je te ressemblais de plus en plus. Qui voudrait te ressembler… » Les mots de sa sœur touchèrent Nastia et elle partit sans dire un mot de plus à sa cadette. Cette fille était horrible qu’importe ce qu’elle pouvait faire pour l’apprivoiser. Du haut de ses dix-huit ans, elle pensait avoir perdu assez de temps à être aimé de sa sœur pour en perdre encore un peu avec elle. Elle ne l’aimait pas ? Bien. Grand bien lui fasse alors. Elle découvrit le paysage que Fairbanks lui offrait. Oui, c’était loin de la Floride qu’elle avait connu la seule et unique fois où elle était venue voir sa famille. Ils n’étaient pas restés longtemps à Miami. Six mois seulement. Alors, la neige et le verglas faisait une grosse différence mais pas tellement comparés à la Floride. Non, elle ne serait pas dépaysée ici et elle en était heureuse.

✦ Fairbanks.
Si elle devait faire un bilan de sa vie à Fairbanks ? Elle vous dirait que ça avait été l’endroit où elle avait vécu les choses les plus magnifiques de sa vie mais aussi les plus horribles. Seulement quelques jours après son arrivée, elle avait fait la rencontre d’un beau jeune homme. Il était un peu plus âgé qu’elle mais, il avait pris le temps de l’aider et c’est ce qui l’avait immédiatement charmée. Elle s’était perdue en voulant aller à la boulangerie alors qu’elle habitait en centre-ville. En fait, elle avait tellement été distraite qu’elle n’avait pas vu où ses pas l’avaient amenés pour se trouver là où elle était. Alors, elle avait arrêté le premier passant et c’était lui, Dean. Il l’avait emmené jusqu’à chez elle et avant qu’elle ne le laisse, il l’avait invité à dîner. Une simple pizza et pourtant, il avait tout gagné ce soir-là. Elle avait tout de suite été charmée par sa personne et sa façon d’être. Elle était en fait fascinée devant tant de connaissance et de détermination et, en y réfléchissant, il se pourrait bien qu’elle soit tombée amoureuse de lui  dès cet instant. Ils s’étaient vus et revus, sortant dîner ou déjeuner, prétextant n’importe quelle excuse pour voir l’autre. Ils avaient ce besoin de se voir qu’à la fin, ça se fit naturellement. Elle se souvient encore du léger baiser qu’il avait déposé sur ses lèvres. Elle se souvient encore des frissons que ça lui avait procuré. Ils s’étaient fréquentés pendant deux ans avant que Dean ne saute le pas et demande Nastia en mariage. Oui, vingt ans, c’était jeune pour devenir l’épouse de quelqu’un mais, elle avait envie de dire oui et c’est ce qu’elle fit. Elle se sentait bien et aimée avec Dean. Elle avait ce besoin de toujours être avec lui malgré les circonstances. Et c’est seulement trois mois après la demande qu’ils se marièrent en petit comité. La famille de Dean et la famille de Nastia. Pas d’amis, pas de personnes turbulentes. Juste les proches. Ça avait été un beau mariage malgré tout. Nastia avait souvent eu du mal avec les absences de son mari. Etre marrant n’était pas drôle tous les jours mais, elle l’aimait tellement qu’elle ne lui en tenait pas rigueur. Sauf le jour où il ne revint pas. Elle se souvient encore ces coups à la porte. Francs, déterminés et hésitants à la fois. Elle se revoyait ouvrir la porte et découvrir ses deux policiers. Au fond, elle avait de suite su qu’il s’était passé quelque chose mais il n’y crut que lorsque les mots avaient été formulés. Elle se souvient de tout. « Madame, nous avons une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Le bateau sur lequel travaillait votre mari a été pris dans la tempête et… seuls son corps et celui d’un autre marin ont été retrouvés. Nous vous présentons toutes nos condoléances. » Elle se souvient les avoir seulement remerciés avant d’avoir fermé la porte. Et c’est après qu’elle se laissa aller. Elle venait de perdre l’un des hommes qui comptaient le plus pour elle. Ça avait été compliqué après ça. Elle n’arrivait plus à rester à Fairbanks. Malgré la présence de sa famille et du cousin de Dean, Glenn, elle n’arrivait pas à affronter la solitude de leur maison. Alors, après les funérailles, après lui avoir dit au revoir, elle prit ses affaires et partit sans dire un mot. Elle avait pris un aller simple pour Stockholm, elle ne comptait pas revenir.

✦ Le retour aux sources.
C’était la deuxième fois qu’elle mettait le pied sur le tarmac de l’aéroport de Fairbanks pour y retourner. Oui, elle l’avait fuit lorsque son mari était mort mais, la vie avait décidé de la ramener dans le coin. Pourquoi ? Et bien la perte d’un proche. De proches pour dire vrai. Elle se souvient à quel point elle avait été heureuse pour son frère lorsqu’il lui avait dit qu’il se mariait et encore plus lorsqu’il lui a dit que ce serait à Hawaï. Elle n’avait pas envie de retourner à Fairbanks et au fond, elle se doutait qu’il s’était marié là-bas pour elle. Elle avait été encore plus heureuse lorsque son frère l’avait appelé sept mois plus tôt pour lui dire qu’elle allait être tatie. Elle avait guetté le téléphone et attendait qu’il finisse par l’appeler à nouveau mais cette fois pour lui dire que sa petite nièce était née. Mais, l’appel qu’elle reçu fut bien différent. Elle se souvient encore. « Crevette… Elles… elles sont mortes. Elles… je suis tout seul maintenant… » Elle avait dû s’asseoir à l’entente de ses mots et au son de la voix de son grand-frère. Comment la vie pouvait-elle être aussi dure pour lui ? Le bonheur avait été tel qu’il était difficile de redescendre. Surtout de cette manière. Alors, elle avait sauté dans le premier avion. Il avait toujours été son roc mais maintenant, c’était à elle de l’être et elle le ferait à merveille. Les funérailles avaient été magnifiques que ce soit pour sa femme comme pour sa petite fille. C’était Nastia qui avait pris la parole pour Anton. Elle se souvient toujours du discours qu’elle avait fait. « Il y a de cela deux ans, j’étais à la place de mon frère. Mon mari est mort dans une tempête en mer et Anton était là pour m’épauler et m’aider à surmonter cet horrible évènement. Et aujourd’hui, c’est à moi de le faire. Il n’a pas seulement perdu un être cher, mais deux. Sa femme était une femme remarquable et elle aurait fait une merveilleuse maman. Leur petite fille n’aurait pu rêver mieux comme parents et elle aurait surement été la petite fille la plus heureuse du monde. Mais la vie en a décidé autrement et c’est avec déchirement qu’il est temps de leur dire au revoir. J’espère que vous êtes bien là où vous êtes et qu’on prend soin de vous. On vous aime. » Elle laissa la place à ses frères et sœurs pour aller rejoindre son frère qui s’effondra de chagrin dans ses bras. Depuis ce jour, il ne s’est jamais réellement remis de cette perte, broyant du noir à longueur de journée. Il était en congé sabbatique et n’était plus aller au poste de police depuis des lustres. Anastasia passait régulièrement le voir et quand elle travaillait, elle laissait la place à Ava, Andreas et à leurs parents. Ils se relayaient tout le temps pour s’assurer qu’il ne fasse pas de bêtise. Ils avaient peur pour lui mais, elle voyait que son frère commençait à aller mieux petit à petit et elle se disait qu’il finirait enfin par reprendre le cours de sa vie. Elles n’auraient pas aimé qu’il soit comme ça.

✦ Jamie
« Tu te souviens de ça ? Mon dieu, on était déjà tous avec un coup dans le nez... » Je souriais, repensant à tous ces bons moments passés avec Dean, nos familles et nos amis. Cette photo avait été prise lors d'un barbecue organisé pour la fête du travail. Nous avions invité tous nos amis et je me souviens encore à quel point le vin et autres boissons alcoolisés coulaient à flot. Il faut dire qu'il faisait étonnement chaud pour un jour d'été en Alaska. Mon sourire devint un peu plus nostalgique lorsque je tombai sur une photo de Dean et Jamie, entrain de se chamailler pour me prendre dans leurs bras pour la photo. J'étais au milieu, complètement morte de rire face aux deux enfants qui m'entouraient. C'était la belle époque. Et puis, ça faisait presque dix ans que je connaissais Jamie. Elle a été ma première amie ici et elle est devenue ma meilleure amie. Sans elle, je ne sais pas ce que j'aurais fait même si j'avais Dean. Elle était ma confidente, la sœur que j'aurais aimé avoir, la femme grâce à qui j'ai surmonté les pires épreuves de ma vie. Je rigole souvent mais, je lui ai toujours dit que si j'étais lesbienne, je l'épouserais. Bon, je suis bi mais, j'aime plus les hommes alors, ça coince. Il nous arrivait de nous amuser un peu avec ça mais ce n'était jamais rien de sérieux, jamais rien de plus que des petites plaisanteries. Elle était mon âme sœur et je suis contente de l'avoir comme amie. Elle avait été mon témoin à mon mariage et elle sera la marraine de mes enfants quand j'en aurais. Je lui fait une totale confiance et je pourrais lui confier ma vie si on me le demandait les yeux fermés même. Je la regardai, lui souris et la pris dans mes bras. Elle me demanda pourquoi ce soudain élan de tendresse et je rougis avant de lui répondre. « Parce que j'aurais pas pu rêver mieux que toi comme meilleure amie. Je t'aime Jamie et merci d'être là dès que j'ai besoin de toi. » J'étais gênée de lui dire ce genre de choses parce que je n'ai jamais été très expansive. Je suis quelqu'un de sensible mais, je cache souvent mes sentiments, n'aimant pas réellement les montrer. Ça me rendait trop vulnérable... Nous nous remîmes dans nos photos, nos verres de vin à la main. Bref, une soirée comme je les aime aux côtés de Jamie.

Il s'est passé beaucoup de choses dans ma vie en deux ans. J'ai connu des joies, des peines, des déceptions. J'ai connu la solitude, l'ingratitude, l'incertitude et la trahison. Tout ça, je l'avais connu de près et j'en étais parfois pas fière. En deux ans, j'avais fait de merveilleuses rencontres comme Thomas. J'avais renoué avec des anciens amis comme Jayden. J'avais beau vivre un enfer, ma vie n'était pas si moche finalement. Enfin, ça dépendait des jours. J'aurais voulu qu'elle soit plus douce et tendre mais je ne serais pas là où je suis si tout ça ne s'était pas passé. J'avais ouvert ma pâtisserie, m'amusant à créer et inventer de nouvelles choses. J'avais toujours rêvé d'en avoir une et mon rêve, je l'ai réalisé. De plus, le rêve ne s'arrête pas là. Mes pâtisseries cartonnent et chaque jour, mes présentoirs sont dévalisés et je n'ai aucun rabe. Et encore, s'il m'en reste, je n'ai qu'à les apporter à Thomas, mon client le plus fidèle. Enfin client... Il y a bien longtemps que Thomas n'est plus un client.

Notre amitié a commencé en décembre. C'est à ce moment-là qu'il a commencé à venir tous les jours et que sa mine se faisait de plus en plus renfrognée, fatiguée. Alors, je ne sais pour quelle raison, je me suis mise à vouloir le rendre souriant, à vouloir qu'il se sente un peu mieux l'espace de quelques instants. Alors, j'ai fait des gâteaux. Chaque jour, il avait un gâteau différent pour lui. Il était un peu mon cobaye et j'étais devenue une petite bouffée d'oxygène. Nous avons appris à nous connaître et ses pauses se sont transformées en discussions amicales entre deux personnes qui apprenaient à se connaître. Je ne sais pourquoi mais je me suis attachée à lui au fil du temps. J'aimais ses visites, j'aimais nos discussions. J'étais devenue proche de lui et ça me plaisait. Mais, ça a commencé à changer... J'ai commencé à le voir un peu plus que comme un ami, je me suis attachée à lui d'une façon que mes sentiments devenaient plus qu'amicaux. Et plus je le voyais malheureux à cause de sa fiancée, plus ma patience se perdait. J'aurais aimé qu'il ouvre les yeux, qu'il se rende compte que la situation ne pouvait pas continuer comme telle. Et j'ai fini par lui dire ce que je pensais, comment je voyais les choses. Oui je sais, je n'ai pas à le faire, j'ai été bien au-delà de ma place mais, j'en avais marre de le voir dépérir un peu plus chaque jour. Et puis, je m'étais fait une raison. Si elle le rend heureux, c'est l'essentiel. Sauf que voilà, il avait fini par revenir vers moi... et les choses ont empirées. Pas dans le mauvais sens non, nous nous lancions sur un terrain miné. La trahison était une chose plus grave que des sentiments non consummés. Sauf que c'était fait maintenant et j'étais devenue la maîtresse, cette autre femme que j'exècre. Mais je ne peux pas m'en empêcher, je l'aime et ça semble partagé. C'est devenu trop compliqué et je n'ose imaginé ce qu'Anton en penserait...

Anton. Mon frère avait bien changé lui aussi ces derniers mois. Il avait enfin décidé de se reprendre un peu en main et j'en étais contente. Au début, j'avais cru qu'il avait fini par ouvrir les yeux mais je me suis rendu compte que c'était autre chose. Une fille. Jamais je n'aurais pensé qu'une femme serait à l'origine de tout ça. Je sais qu'il prétend que ce n'est pas le cas mais depuis que cette Emily est entrée dans sa vie, je vois mon frère changer, aller vers la voix de la guérison et ça me soulage. Je sais que je vais pouvoir aller de l'avant sans penser pour nous deux. Je vais pouvoir lâcher ce second boulot et avancer pour mieux commencer ma nouvelle vie à Fairbanks.