You say you want your love to work out right, to last with me through the night. All the promises we break from the cradle to the grave. When all I want is you... ♪♫ - Clio Jones & Aaron Roseburry.

All I want is you.

Aujourd'hui nombreuses sont les personnes qui me souhaitent mon anniversaire. Quelle joie ! Ou pas...  Eh oui, j'y suis. Je prends trente ans et c'est... dur. Encore plus vue que depuis ce matin tout le monde prend un malin plaisir à me le rappeler. Certes ça part pour la pluplart d'un bon sentiment, néanmoins ça m'agace. Tellement que je me sens devenir mauvais médecin traitant et ça, j'aime pas.   « Aaron vous auriez dû prendre votre journée, 30  ans ça se fête ! » me lance Madame Hamilton qui semble mélancolique de l'époque où elle avait encore cet âge-là. Faut la comprendre en même temps ses 30 ans sont passés depuis bien longtemps maintenant. « Et qui est-ce qui vous aurez rassuré pour votre cœur qui comme à son habitude en bonne santé si j'avais décidé de me mettre en congé ? » que je lui réponds avec une part d'agacement je dois bien l'avouer. Habituellement je suis bien plus patient avec elle même si elle vient toujours pour rien.  Une fois c'est parce qu'elle a encore l'impression que son cœur est entrain de lâcher, une autre parce qu'elle n'est pas certaine mais elle croit que son foi est en mauvais état.  Et parfois c'est juste parce qu'elle a un nouveau grain de beauté qui l'inquiète. En somme, elle s'empresse de me rendre visite bien trop souvent pour rien. Et même si c'est parfois dérangeant à côté des patients qui ont un état bien plus inquiétant son hypocondrie m'a toujours quelque peu amusé. Mais aujourd'hui je ne suis pas vraiment d'humeur alors tout en restant poli je sens malgré tout qu'il va être difficile de ne pas craquer avant la fin de la journée. D'ailleurs ma patiente à peine partie je décide de finalement l'écouter. Je préfère encore être un médecin absent plutôt qu'un médecin déplaisant. Je me rends donc à l'accueil et lance à ma secrétaire et "amie"  « Tu peux annuler mes rendez-vous et demander à Liam de s'occuper de mes patients s'ils viennent au cabinet cet après-midi, j'ai besoin de souffler. » Non pas de souffler mes bougies mais bel et bien d'essayer d'oublier justement le fait que j'ai 30 ans et que c'est le bordel complet dans ma vie. Je lui lance alors un large sourire, charmeur comme d'habitude même si je ne suis pas d'humeur puis me rends dans mon bureau. Je me laisse alors tomber sur ma chaise de bureau et soufflant un bon coup j'essaie de faire le vide. Pourquoi est-ce que je me prends le chou comme ça ? Je ne suis pas le premier trentenaire à avoir des problèmes. Et je ne suis pas non plus le dernier. Tout le monde a des problèmes de toute manière. Cependant je n'arrive pas à m'en empêcher... Depuis que j'ai cru devenir papa tout a changé et aujourd'hui mon métier n'est plus ma seule priorité, j'ai aussi envie d'être de nouveau heureux, amoureux et surtout papa. Malheureusement ce n'est pas prêt d'arriver alors pour une fois j'ai décidé de ronchonner, déprimer et me lamenter dans mon coin. Après tout c'est mon anniversaire aujourd'hui alors je fais ce que je veux. Cependant il semble que quelqu'un ne soit pas prêt à me laisser gâcher cette journée puisque lorsque j'ouvre les yeux c'est une Clio avec un large sourire et ravissante comme toujours que je découvre. Et même si ça n'a rien changé à la situation, je me sens quelque peu réconforté. Finalement je sais ce que je veux : un moment avec la belle parce que j'ai besoin de rire et d'oublier. Et Clio est chaque fois parfaite pour ça...
 

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Aujourd'hui est un jour un peu particulier. Aujourd'hui, c'est un nouveau cap pour quelqu'un d'important. Aujourd'hui, Aaron a 30 ans et je compte bien lui souhaiter comme il se doit. Pourquoi ? Et bien parce que par ma faute et celle d'Arès, son couple va mal et j'aimerais qu'un sourire se trouve sur ses lèvres pour cette journée particulière. Je sais qu'il ne veut pas le fêter, je sais que ça ne lui plaît pas de passer les 30 ans mais, je voudrais qu'il soit heureux pour ce jour. J'avais appelé Mila pour qu'elle vienne manger avec lui au moins ce midi, qu'elle fasse l'effort de venir le voir. Mais elle avait tout bonnement refuser de faire l'effort et je fus à la fois soulagée et frustrée. Soulagée parce que je l'aurais pour moi seule et frustrée parce que j'avais l'impression qu'elle n'essayait même pas de sauver son couple. Alors oui, je ne voulais pas qu'ils sauvent leur couple et qu'ils se remettent réellement ensemble mais, du moment qu'il est heureux, je suis heureuse.
Madame Hamilton sortit enfin de son bureau et je savais qu'il ne tarderait pas à venir pour me demander de gérer pendant qu'il ferait une pause. Elle était gentille mais épuisante à toujours avoir mal quelque part. Elle avait toujours un truc qui n'allait pas et souvent, j'essayais de la dissuader de venir au cabinet mais bon, cette vieille femme riche et seule a besoin de compagnie et elle vient la trouver en Aaron. Aaron ne tarda pas à sortir du bureau et je lui souris.  « Tu peux annuler mes rendez-vous et demander à Liam de s'occuper de mes patients s'ils viennent au cabinet cet après-midi, j'ai besoin de souffler. » J'avais de la peine pour lui mais, j'hochai la tête, lui rendis son magnifique sourire et m'exécutai. J'appelai donc Liam et lui expliquai la situation. Il accepta évidemment de venir et je raccrochai. Au même moment l'amie d'Aaron, Anastasia, entra avec le gâteau en mains et je la remerciai. Je me levai, défroissai ma robe et pris le gâteau ainsi que le panier repas que j'avais préparé avant de me diriger vers son bureau.
J'entrai sans frapper et je le trouvai la tête dans ses mains. Je me raclai la gorge, attendis qu'il lève la tête pour lui sourire et m'avançai vers lui. « J'avais hésité à t'envoyer une strip-teaseuse mais je me suis dit qu'un repas maison et un gâteau fait par Anastasia serait plus approprié... » Je souris avant de reprendre. « Une salade de pâtes avec des légumes et de la viande et un gros gâteau au chocolat. Tout pour remonter le moral quand il y en a bien besoin! » Je me rendis compte qu'il n'avait peut-être pas envie de ma présence dans son bureau ou à côté de lui. Après tout, je lui rappelais à quel point son couple aurait été mieux si cet accident ne serait jamais arrivé... « Enfin si ma compagnie ne te dérange pas... » Et j'espérais que non. Après tout, nous sommes amis et c'est ce que font les amis non ? Aider les autres à retrouver le sourire quand ils en ont besoin. Il a été là pour moi alors je me dois d'être là pour lui.
 

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Après l'avoir admiré durant quelques secondes j'aperçois l'objet de sa visite : un petit repas surprise. Pas plus plaisant à regarder qu'elle ne l'est, cela me fait malgré tout grandement plaisir au point que lorsqu'elle s'inquiète que sa présence puisse me déranger c'est du tac-au-tac que je lui réponds « Absolument pas voyons, assieds-toi ! » Je débarrasse vite fait mon bureau, papiers et compagnie dans un tiroir, ordinateur fermé, presque tout a disparu de la surface pour qu'elle puisse y déposer son panier et ce gâteau qui m'a l'air délicieux. Une fois que c'est fait je lui souris et lui lance « En tout cas c'est super sympa. » Je pense alors à Mila qui n'a même pas daigné se lever ce matin puis m'en veux aussitôt de la comparer à Clio alors que je me rappelle la nuit difficile qu'elle a passé à cause des douleurs. La situation est tellement compliquée que parfois je suis perdu et en oublie d'être juste avec celle qui est encore ma femme même si il n'est pas aisé de la considérer comme tel au quotidien. Ne voulant cependant pas me miner plus longtemps, surtout pas en présence de la brunette, je lance un sourire à cette dernière et reprends « Alors tu me fais découvrir tout ça ?! » Je ne sais pas si cette excitation, qui fut totalement inexistante en ce début de journée, vient de cette délicate attention ou de la belle mais je ne veux pas m'en vouloir. Oui c'est parfois ambiguë entre elle et moi. Certes passer des moments tels que celui-ci n'arrange rien mais j'en ai tellement envie que je ne préfère pas me culpabiliser. A la place je prends la fourchette qu'elle me tend, effleurant à moitié accidentellement sa main qui est d'une douceur exquise et commence à goûter le plat qu'elle m'a préparé. « Hum c'est délicieux ! » Je passe ma lèvre inférieure sur sa voisine du dessus et ajoute même « T'es une très bonne cuisinière. Voilà un talent caché que je découvre encore chez toi... » Et comme si ce n'était déjà pas assez 'étrange' entre elle et moi parfois j'ajoute avec une certaine ambiguïté « T'en as combien encore comme ça ? L'homme que tu épouseras en aura de la chance, je le jalouse ! » Et à peine ai-je la bouche fermée que je me rends compte que j'aurais mieux fait de me taire. Certes c'est ce que je pense néanmoins elle n'a pas à savoir que je lui trouve de nombreuses qualités. Encore moins le fait que je la trouve si parfaite que ça me rend jaloux de l'homme qui aura la chance d'être son mari. D'autant que plus j'y pense, plus ça me rend fou. Elle n'a quand même pas quelqu'un en vue si ? Certain que si tel est le cas il ne la mérite pas alors que si ça tombe il n'existe même pas, je ne peux m'empêcher de lui demander « D'ailleurs un se démarque dans ta liste de prétendants ? » Savoir que cette liste est sans aucun doute longue me déplaît. Tellement que je me mets à espérer qu'ils soient tous assez gougeât pour qu'elle m'assure n'être intéressée par personne. Personne, pas même moi. Parce que si c'est ça, j'suis plus foutu que je ne le suis déjà.

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J'avais peur que ma compagnie ne soit finalement pas plaisante pour lui, que ma compagnie ne soit pas ce qu'il cherchait. Après tout, il pouvait très bien vouloir être seul et ne pas me voir ce qui est tout à fait possible. Mais, il me rassura et me dit que ce n'était pas le cas. Son bureau se vide de toute paperasse en un clin d'oeil et je souris face à son enthousiasme naissant. Je dépose donc mon panier et le gâteau sur le bureau avant de m'asseoir face à lui comme si j'étais sa patiente. Il me poussa à lui montrer tout ce que j'avais préparé et je répondis à son sourire avant de me lancer. « Alors en entrée nous avons des tomates avec du jambon et de la mozzarella avec une sauce au basilique. Ensuite, j'ai fait du rôti froid avec une salade de pâtes et en dessert tu as ce merveilleux gâteau au chocolat fait par Anastasia. » Je lui tendis la fourchette et sa main effleura la mienne. J'eus un frisson et je détournai le regard, gênée mais aussi, appréciant ce mince contact avec lui. Ok Clio, tu vires fangirl là... Il goûta au plat et m'indiqua que c'est délicieux tout en frottant ses lèvres. Ses lèvres... Stop Clio, ça suffit ! Je rougis lorsqu'il me complimenta sur mon talent pour la cuisine. Il faut avouer que j'ai toujours aimé ça et j'ai toujours été désireuse d'apprendre de nouvelles choses. « Je suis heureuse que tu aimes. » Il enchaîna sur le fait qu'il jalouserait l'homme qui m'épousera et là, j'avalai de travers la bouchée que j'avais dans la bouche. Quoi ? Sérieusement ? Il est marié à une fille canon, il ne devrait pas être jaloux. Si ? J'eus à peine le temps de me remettre de mes émotions qu'il relança le sujet pour les prétendants me demandant implicitement si j'avais un copain ou du moins quelqu'un en vue. Je n'allais décemment pas lui dire que lui me plaisait. Mais je n'allais certainement pas lui dire que j'avais quelqu'un en vue alors que non. « Je... Non aucun. Y a bien un homme qui me plaît mais, je ne pense pas lui convenir un jour. Et puis sinon, mon ex Aidan veut me revoir... » Je le regardai timidement, ne voulant pas tellement m'étaler sur le sujet. Mais bon, j'avais pas envie qu'il me dise non plus qu'il était content pour moi alors je continuai sur le sujet Aidan. « Je sais pas si tu te souviens d'Aidan. On s'est séparé quand j'étais à l'hôpital et il avait retrouvé rapidement une petite amie à l'époque... » J'avais été dévastée d'ailleurs, ne comprenant pas ce que je lui avais fait pour le dégoûter ainsi. Et puis, même Aaron que je ne connaissais pas réellement avait été plus présent que lui. « Il me dit que je lui manque, qu'il veut qu'on se revoit. Je ne sais pas vraiment quoi faire. En fait, je ne sais même pas si j'ai envie de le revoir. Mais, d'un côté, il a été mon petit ami pendant des années alors, je me dis que ça ne me coûte rien de tenter... » Je soupirai avant de reprendre. « Tu me conseilles quoi? »
 

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Même si je n'avais pas imaginé durant ce début de journée que cela puisse arriver, je passais un bon moment. Et ça c'est grâce à Clio. Comme beaucoup de choses positives dans ma vie ces derniers temps d'ailleurs... C'est donc souriant et presque de bonne humeur que commence ce petit repas surprise qu'elle a spécialement préparé pour mon anniversaire. D'abord agréablement surpris voire même bluffé je m'aventure néanmoins sur un terrain glissant à force de compliments. Effectivement on vient à parler de sa vie amoureuse. Dérangé à l'idée qu'un homme puisse lui plaire et convaincu qu'aucun ne pourrait lui convenir et la mériter, j'essaie néanmoins de me sortir de cette situation en m'enfonçant un peu plus encore. C'est bien mon genre ça ! Alors lorsque je lui pose la question fatidique à savoir, est-ce qu'elle est intéressée par un homme et qu'elle commence à me parler non pas d'un homme mais de deux, je sens une sensation étrange s'emparer de moi. Plus forte que la colère, sensation qui m'est familière mais que j'ai l'impression de ne pas avoir ressenti depuis bien longtemps maintenant. Je m'en veux parce que je peux aisément devenir de quoi il s'agit et ce n'est pas normal. Je ne peux pas lui faire ça et encore moins à Mila, ma femme. Pourtant c'est plus fort que moi ! Tellement plus fort, que lorsqu'elle me demande mon avis sur la situation je ne peux m'empêcher d'être absolument pas partial et ressens même une certaine haine envers cet ex que je n'ai jamais aimé. « Je ne veux pas te dire quoi faire, je pense que tu es assez grande pour savoir ce qui est bien pour toi. » Je cherche la façon de dire les choses sans qu'elle  ne puisse s'apercevoir quel est mon réel problème avec ce fameux Aidan et reprends « En tant que... » Et là encore j'ai du mal à trouver les mots. Finalement nous sommes quoi l'un pour l'autre ? Ces jeux de regards ? Tout ce qui fait notre relation, ça fait quoi de nous ? Me rendant compte que ce n'est pas normal de me poser tant de questions et embarrassé à l'idée qu'il faille identifier une autre relation que celle que j'ai avec Mila je préfère finalement m'en tenir à « En tant qu'amis quoi, je pense que tu ne devrais pas te relancer dans tout ça tête baissée. Ce gars t'a abandonné une fois pourquoi ne le referait-il pas ? » Me rendant compte que je suis plus que mal placé pour lui donner ce conseil alors que Mila m'a trompé et que j'ai  malgré tout persisté à lui redonner une chance au point que je me retrouve maintenant prisonnier de notre relation, j'ajoute pour donner plus de poids à mes faibles arguments « En plus j'ai toujours eu l'impression qu'il ne te méritait. » Je m'aperçois de nouveau que je suis encore mal placé pour juger puisqu'enfin de compte je ne le connais pas réellement, je reprends  donc « Enfin ce n'est que mon impression ! » Pas franchement convaincu de ce que je lui ai répondu, perturbé par ses révélations mais surtout ennuyé qu'elle puisse peut-être déceler une certaine jalousie, je finis par conclure « Je pense donc que tu devrais peut-être tenter ta chance avec ce gars qui te plaît.  Tu sais on ne sait jamais. On peut croire qu'on n'a aucune chance avec quelqu'un alors qu'au final c'est tout le contraire... » Ça me tue de lui dire ça et donc de la pousser dans les bras d'un autre. Mais je sais que c'est ce qu'il y a de mieux, pour elle, pour Mila et donc pour moi. Dépité malgré tout je préfère donc baisser la tête dans mon assiette et me consacrer sur l'entrée qui se trouve encore dans mon assiette. C'est certes moins intéressant et agréable à regarder que Clio. Mais c'est en tout cas beaucoup moins dangereux !    

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Je ne sais pas pourquoi je lui avais demandé conseil à propos de ma vie amoureuse. Pourquoi j'en viens à parler de ça avec lui ? Pourquoi j'en viens à lui parler de mon ex, du fait qu'il me plaît même si c'était implicitement ou encore du fait que je ne savais pas où j'en étais ? Ce que je peux être nulle quand même... Il est marié et il a d'autres choses à faire que de s'intéresser à sa secrétaire de quatre ans sa cadette alors oui nous sommes amis, oui je l'apprécie et j'en suis même sous le charme mais non, je n'allais pas continuer en lui avouant que je m'intéresse à lui. Alors, j'attendais sa réponse qui fut une surprise totale. Son ton était un peu amer et sa façon de me répondre quelque peu sèche. Ce n'était pas volontaire mais je ne sais pas, j'avais l'impression que quelque chose le dérangé dans ce sujet alors que c'était lui qui l'avait entamé. Il enchaîna sur une phrase qu'il laissa en suspension. En tant que quoi Aaron ? Tu n'es même pas mon ami pour dire que c'est en tant que tel ? Il se reprit et me dit que Aidan ne me méritait pas, qu'il m'avait déjà abandonné et qu'il ne fallait pas que je fonce tête baissée. Oui d'accord mais, qu'est ce que je perds en essayant hein ? Je ne pourrais jamais être avec lui alors essayer avec mon ex me paraît la chose logique à faire. Mais, ses paroles me restèrent en mémoire. Oui, il ne me mérite pas. Il m'a abandonnée quand j'avais eu le plus besoin de lui mais, il s'est excusé et peut-être qu'il mérite une seconde chance non ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Aaron me perturbe, accapare mon esprit et mon cœur. Je n'arrive même plus à y voir clair puisque je suis toujours entrain de me demander si j'ai une chance ou non. Alors que j'allais lui répondre, il ajouta quelque chose qui me fit lâcher ma fourchette. Dire à l'homme qui m'intéresse que je l'aime bien ? Dire donc à Aaron qu'il me plaît et qu'il a beau être marié, j'ai envie de tenter quelque chose avec lui ? Euh, non je pense pas. Je sais très bien ce que va être sa réponse. Je sais très bien qu'il ne me verra toujours que comme la petite Clio, la fille qui a eu cette accident et qu'il allait voir à l'hôpital. Alors je me concentrai comme lui sur mon plat avant de relever la tête et de l'observer. Je cherchais un signe, une expression qui m'encouragerait à lui avouer ce que je pensais mais surtout, mes sentiments naissant pour lui. « Il... Il n'est pas libre. » J'avais à peine murmuré ces mots. J'avais espoir qu'il n'ait pas entendu, qu'il se contente de laisser tomber et de passer à ce que j'allais dire par la suite. « Il a quelqu'un depuis un bon moment et j'ai cru comprendre que c'est le grand amour depuis plus longtemps que je ne peux le penser. Alors, je sais très bien que c'est une cause perdue... » Je soupirai avant de reprendre une bouchée et de poursuivre. « Je ne suis rien pour lui, rien de plus que la fille plus jeune qu'il a connu par un pur hasard un soir. » Je posai mes couverts et le regardai avant de reprendre. « Je préfère tenter ma chance avec Aidan plutôt que d'être une briseuse de ménage... »
 

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Même si je ne veux pas y prêter plus attention que ça, je sens la jalousie me ronger dans chaque parcelle de mon corps. Au fond de moi je n'ai qu'une seule envie : jouer l'égoïste et lui dire de rester seule. La supplier même si il le faut.  Mais je sais que je n'en ai pas le droit. Déjà parce que je devrais ensuite lui expliquer pourquoi j'ai envie d'une telle chose. Mais aussi parce que ça serait assumer cette jalousie et donc cette attirance que j'ai pour elle. Et ça, je peux pas. Pas avec Mila. Je me contente donc de l'écouter se confier à moi sur ses histoires de cœur. Et dieu seul sait à quel point c'est difficile pour moi même si j'essaie de garder la face malgré tout. Cependant lorsqu'elle m'annonce qu'elle est attirée par un homme qui n'est pas libre et qu'elle finit par m'avouer qu'elle pense plutôt tenter sa chance avec Aidan, mon sang ne fait qu'un tour. « Tu sais ce n'est parce que cet homme est marié qu'il est heureux en ménage... » Je m'aperçois alors qu'il y a une certaine mélancolie en moi et je crains qu'elle puisse même s'entendre dans ma voix. Et contre toute attente j'en viens même à lui confier « Regarde entre Mila et moi... On est mariés. On parait parfois comme le couple parfait, soudé dans les épreuves comme la perte de notre bébé et l'usage de ses jambes. » Je déglutis, sentant alors ma gorge se nouer puis reprends « Pourtant c'est pas du tout ça. C'est... » Je cherche alors mes mots. C'est quoi finalement entre Mila et moi ? Moi-même je ne saurais dire ce qu'il en est parce que je suis perdu. Trop de choses se sont passées alors je préfère conclure par un simple « C'est compliqué. » Me rendant compte que c'est complètement bizarre et que je n'aurais pas dû lui me confier de la sorte à elle j'ajoute « Tout ça pour dire que les apparences peuvent être trompeuses et que cet homme est peut-être plus fait pour toi que pour son épouse. » Ça me tue de lui dire une telle chose. Ça me tue quelque part qu'elle soit attirée par quelqu'un. Pourtant je me dis que cet homme ne peut pas être pire pour elle qu'Aidan. Et même si je devrais plus la pousser dans cette relation vouée à l'échec pour qu'elle finisse de nouveau seule, je n'ai pas envie qu'elle souffre. Du coup c'est cette fois avec l'impossibilité de cacher ma colère que je finis par lui dire « Tu fais ce que tu veux Clio mais pour moi te contenter d'Aidan serait une terrible erreur ! Ce mec ne te mérite pas et ne te méritera jamais. C'est un gros con qui s'est enfuit lorsque la perle qu'il avait dans sa vie avait le plus besoin de lui, tu pourras jamais compter sur lui ! » Moi haïr Aidan ? Pas du tout voyons... Ou juste un peu... Quoiqu'il en soit je souffle un bon coup et me pince les lèvres, tentant alors de retrouver mon calme pour ne pas qu'elle se demande pourquoi je prends tellement à cœur sa vie amoureuse.

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Alors que je pensais qu'il allait me faire la morale par rapport au fait que je m'intéresse à un homme marié, je fus surprise qu'il me dise qu'un homme peut être marié mais pas heureux en mariage. J'étais assez surprise par ça parce que je sentais cette mélancolie et ce mal être comme s'il vivait ça lui-même et comme s'il regrettait cette situation. Et alors que je pensais que tout ne se passait pas trop mal entre lui et sa femme, il me confirma le contraire et je comprenais mieux la nostalgie qui était dans sa voix. J'étais triste pour lui et j'aurais voulu le prendre dans mes bras mais ça aurait été mal venu de ma part, je ne suis pas grand chose pour lui après tout. Il changea de sujet pour conclure le point de départ en me disant que cet homme était peut-être plus fait pour moi que pour sa femme. Si seulement ça pouvait être vrai mais je doutais qu'il se rende compte que je parlais de lui et qu'il venait de me dire d'essayer quelque chose avec lui. Sauf que je ne suis pas comme ça, je ne suis pas ce genre de femmes qui brisent des couples pour être heureuses. Et puis, je ne pourrais jamais le rendre aussi heureux qu'elle. Ils se connaissent depuis très longtemps et je ne lui arriverais jamais à la cheville. J'en étais certaine. Alors que je pensais qu'il avait terminé, il se mit à parler à nouveau mais cette fois, avec colère. Je le regardais quelque peu choquée. Pourquoi se mettait-il a parlé d'une voix plus vive que d'habitude et surtout, pourquoi a-t-il autant de rancœur envers Aidan alors qu'il ne le connaît qu'à travers ce que je lui ai dit ? Je ne comprenais pas. Mais ce n'est pas ce qui m'a choquée le plus. Non, ce qui m'a réellement surprise c'est qu'il dise « la perle » en parlant de moi. Je me suis toujours bien entendu avec lui mais là, je n'avais pas imaginé qu'il me voit ainsi. « Aaron... C'est... compliqué. Je suis totalement perdue parce que j'ai vingt-six ans et je n'ai pas eu de petit-ami depuis Aidan. Je me ferme à tout le monde parce que je suis amoureuse de cet homme marié alors que je sais très bien qu'il ne se passera jamais rien. » Je soupirai avant de repousser mon assiette. J'avais perdu l'appétit à force de parler de ma vie amoureuse non existante et j'avoue que ça me mettait le moral dans les chaussettes. « Il est peut-être malheureux avec sa femme mais je ne suis pas une briseuse de couple et je ne ferais jamais quelque chose qui ferait que son couple se déchire. Je ne peux pas faire ça, c'est au-dessus de mes forces... » Je mourrais d'envie de lui dire qu'il était entrain de me pousser à tomber dans ses bras à lui mais je n'en avais pas l'envie ni la force. S'il venait à me rejeter, je ne m'en remettrais pas. Il était le seul qui arrivait à me comprendre et je n'avais pas envie de perdre cette amitié que nous avons. Alors, je décidai de changer de sujet. « Ça ne va vraiment plus avec Mila ? Vous avez pensé à voir un professionnel ou faire une thérapie ? Tout n'est peut-être pas perdu pour vous. » Je lui pris la main et lui caressai amicalement dans un geste qui se voulait encourageant. J'avais envie qu'il soit heureux et de revoir ce ci beau sourire toute la journée.