Nom ✦ Jerkovich Prénom ✦ Aleksei Surnom(s) ✦ Alek Date et lieu de naissance ✦ 9 novembre 1970 à Fairbanks en Alaska. Âge ✦ 43 ans Nationalité ✦ Nationalité américaine Activité ✦ Charpentier-Menuisier et pompier volontaire.  Classe sociale ✦ Classe moyenne. Orientation sexuelle ✦ Hétérosexuel. Statut civil ✦ Divorcé. Date d'arrivée à Fairbanks ✦ Né ici mais il est de retour depuis environ janvier 2014, après être parti autour de ses 18 ans, pour étudier ailleurs.  Lieu d'habitation ✦ holden district Crédits ✦ tumblr mon ami.

✦15 juillet 1996 à Vancouver, Colombie-Britannique, Canada
Je ne sais pas si c’est pareil partout mais avec mon équipe, on est pire qu’un groupe de femmes. Tous les sujets de conversation y passent. Mais je vous rassure, on ne néglige pas le travail pour autant. On a des échéances à respecter et on n’est toujours dans les temps, à moins d’un problème qui soit hors de notre contrôle. Aujourd’hui, notre sujet principal est nos femmes étant donné que Baldwin s’est pris la tête avec sa conjointe hier. Sauf qu’on finit tous par y passer, à un moment ou à un autre. Et là, c’est mon tour : « Et toi, Alek, comment ça va avec Dawn ? Ses hormones n’sont pas trop dures sur toi? » Ils se mettent tous à rire à gorge déployée lorsqu’ils virent mon expression faciale. « Elle a les pieds enflés, elle me fait aller chercher du McDo à 3h00 du matin et je dois arrêter pour qu’elle aille pisser chaque fois que je la conduis quelque part mais tout va bien. » Mais tout ça ne sera bientôt que du passé étant donné qu’elle est sur les derniers milles de sa grossesse. Tous ces problèmes seront bientôt remplacés par des nuits écourtées et la mise à mort de ma liberté. Enfin, c’est ce que tout le monde me disait mais j’étais convaincu que d’être père allait être quelque chose qui allait me plaire. « J’me rappelle encore quand Ruth était enceinte jusqu’aux yeux, c’tait pas drôle, s’tu vois c’que j’veux dire ! » C’est vrai que notre intimité n’était plus ce qu’elle était, avec sa grossesse, mais j’avais espoir que tout se replace une fois qu’elle aurait accouché. « Alek, c’est Dawn pour toi. » dit-il en agitant le téléphone dans les airs. Mes collègues s’imaginaient déjà qu’elle allait me reprocher quelque chose, comme elle le faisait si bien depuis quelques temps. « J’arrive. » Je retire mes gants et j’essuie mon front avec mon chandail roulé en boule. Je prendre ensuite le téléphone et je le porte à mon oreille. « Oui? » Sa respiration est bruyante, ça m’inquiète. « Hey, ça va? » J’entends une autre voix derrière, le bruit de la porte ainsi que du trousseau de clefs. « Mary m’emmène à l’hôpital, c’est … » Contraction. « C’est là que ça se passe Alek. » Je fige, en levant légèrement les yeux pour regarder mes collègues qui m’observent avec curiosité. « J’arrive. » Je redonne le combiné à mon patron qui m’observe avec un sourire alors que je remets mon chandail. Je vais chercher mes gants et mes outils que j’ai laissé sur le chantier. « Faut que j’y aille, Dawn est en contraction. Je vais être papa. » On dirait que je n’en reviens pas encore alors que c’est vraiment là que ça se passe. Je me sens presque désorienté alors que tout le monde me donne une tape d’encouragement dans le dos, je suis fébrile. Je saute dans la voiture avant de prendre la direction de la maison pour aller chercher la valise de Dawn pour la rejoindre ensuite à l’hôpital, où la voisine l’a reconduite.

« Oui uh … ma conjointe vient d’arriver. Dawn Jerkovich ? » La réceptionniste de l’hôpital m’indique le numéro de la chambre où elle est, je me dépêche de prendre l’ascenseur pour monter à l’étage qu’elle m’a désigné. En arrivant dans la chambre, je suis frappé de plein fouet en voyant Dawn accoudé contre la fenêtre en douleur. Son visage est humide et ça n’a pas du tout l’air de faire du bien. « ENFIN t’es là ! » Je dépose la valise sur le sol et je vais la rejoindre, lui frictionnant doucement le dos. Les heures passent mais son col de se dilate pas. Son corps est en sueur et son visage est un peu trop blême à mon goût. J’aimerais pouvoir la soulager mais je me sens impuissant. Je ne m’y connais peut-être pas en accouchements mais j’ai l’impression que quelque chose cloche. Dawn n’a pas l’air bien du tout. Elle est tellement épuisée que j’ai l’impression qu’elle va s’évanouir. Les infirmières et le médecin s’agitent autour de moi mais je ne comprends rien à leur charabia médical. Jusqu’à ce que les mots chirurgie, césarienne et urgence viennent à mes oreilles. Je lève la tête, inquiet : « Qu’est-ce qui se passe? » Le docteur vient me rassure en me disant qu’ils doivent lui faire une césarienne d’urgence pour sa santé à elle et celle du bébé. Mais vu l’agitation de tout le monde, je m’inquiète. Ils me laissent là, en plan, en me rassurant qu’ils me tiendront au courant à mesure. Je m’assis sur la chaise, perdu. Malgré que tout se déroule très vite, j’ai l’impression que ça fait des heures que j’attends. Le temps ne passe pas malgré les cent pas que je fais pour tuer le temps. « Monsieur Jerkovich ? » Je me retourne d’un coup et j’attends qu’elle parle, pendu à ses lèvres. « Félicitations, vous êtes maintenant papa. Elle pèse 8 livres et est en parfaite santé. » Je souris, ému, jusqu’à ce que Dawn me revienne en tête : « Et ma femme? » Son air redevient un peu plus sérieux et elle pose une main rassurante sur mon épaule : « Elle est toujours au bloc, je vous tiendrai au courant sous peu. Vous voulez voir votre fille? » J’hoche la tête en souriant et je la suis jusqu’à la pouponnière. Comme Dawn est encore au bloc, c’est à moi de faire le peau à peau. Je m’assis sur la chaise et j’attends qu’on me la mette dans mes bras. Je pose mon regard sur ses mains minuscules et sur son visage innocent. Je suis pris d’une  vague d’émotion que ne peux retenir, quelques larmes m’échappent. « Coucou Nymea … » Je mets mon index dans sa petite main alors que j’admire sans me lasser jusqu’à ce que le médecin arrive. « Monsieur Jerkovich ? Votre femme vient de sortir du bloc. Elle a eu une hémorragie importante, on l’a presque perdue mais elle est maintenant hors de danger. » Je pousse un soupire de soulagement en laissant retomber ma tête vers l’arrière. Je ne m’étais pas attendu à ce que cette journée soit si riche en émotions mais j’étais bien content. Finalement, tout s’était bien terminé.

✦ 3 août 2001 à Vancouver, Colombie-Britannique.
Troisième tentative depuis l’atterrissage de mon avion, aucune réponse, encore. Dawn semble me bouder, pour changer. Je croyais qu’à mon retour de Fairbanks les choses iraient mieux mais je ne sais pas trop à quoi m’attendre, en ce moment. Comme elle ne semble pas vouloir me voir, j’évite la maison. J’ai réussi à me trouver quelqu’un avec qui aller prendre un verre, histoire de discuter un peu et de faire passer le temps jusqu’à ce que j’aille assez de courage pour aller l’affronter. « Je n’ai rien entendu, je te jure. Mais je ne fais pas tellement confiance aux femmes quand elles veulent prendre une pause. J’ai toujours pensé que c’était une façon d’aller voir ailleurs sans culpabiliser. » Pas faux. Mais je préférais penser que Dawn n’était pas comme ça. Ça n’allait pas tellement bien entre elle et moi depuis la naissance de Nymea, un enfant est un gros changement dans une vie. Les désaccords sur la façon d’élever notre enfant, ce n’est pas évident. Et je la comprenais qu’elle veule que je me trouve un boulot à l’année plutôt qu’un boulot saisonnier – disons qu’avec toute la neige que nous avons l’hiver, il n’y a pas beaucoup de contrats de construction pendant cette saison – mais je ne me voyais pas faire autre chose, j’adorais ce que je faisais. Alors on s’était disputé, pour faire changement. Sauf que ça a probablement été la pire dispute de toute, sans exagération. « Je me sentirais peut-être moins mal si elle était allée voir ailleurs, au final, on serait quitte. » Je soupire avant de prendre une longue gorgée de ma bière, esquivant le regard que me lançait mon collègue et ami. « Tu veux dire que t’as … à Fairbanks … ? » Il me donne une grosse tape dans le dos, comme pour me féliciter. « Espèce de chanceux ! » Chanceux ? Je ne dirais pas. Pas que je n’avais pas apprécié le moment, loin de là, mais est-ce que ça valait vraiment le risque de perdre Dawn ? Je ne sais pas. « Ce n’est pas drôle. Je n’aurais pas dû. Mais j’avais besoin de réconfort et elle était là. » Mais j’avais peur d’être retenté d’aller voir ailleurs. Parce que depuis la naissance de Nymea, on ne pouvait pas dire que notre vie intime était très trépidante. « Elle ? Qui elle ? » Plus il en savait, moins c’était bon pour moi. J’allais garder le détail de son nom pour moi, par précaution. « Une fille, je ne la connaissais pas. » Au moins, il n’y avait pas de risques que je retombe sur elle à Vancouver mais ça juste être trop bizarre si je la revoyais en venant visiter ma famille. Elle était beaucoup plus jeune que moi et je regrettais ce que j'avais fait. Pas question qu'on apprenne ce petit écart de conduite. Jamais. « C’était stupide. » « Oh arrêtes. T’en avais besoin, je suis certain que t’as pris ton pied. Et ce que Dawn ne sait pas ne peut pas lui faire de mal. » Il marquait un point mais j’aurais largement préféré ne rien avoir à lui cacher. « Parlant de Dawn, faut que j’aille la voir. Merci pour le verre. » Je passe une main sur son épaule avant de sortir du bar et de prendre la direction de ma maison. J’avais une femme à récupérer.

✦20 décembre 2012 à Vancouver, Colombie-Britannique, Canada
Je savais que je n’aurais pas dû l’écouter, que j’aurais dû garder mon boulot. À quoi j’avais pensé en prenant ce boulot dans cette usine ? Que notre vie allait se changer en conte de fée ? Ouais, je m’étais trompée. Coupures au niveau budgétaire, il faut faire le ménage au sein de l’équipe. Diminuer le nombre d’employés. Et malchanceux comme je suis, il se trouve que je ne me trouve pas parmi les plus anciens, j’y passe. On m’envoie prendre la porte, littéralement. Plus de salaire, rien. Pas une putain cenne qui rentre, juste des sous qui sortent. C’est Dawn qui va faire vivre notre famille maintenant, c’est ça ? Coup de poing en pleine gueule de mon orgueil. « Alek ? T’es à la maison ? » Un mois que je m’emmerde à la maison, que je tourne en rond en me demandant quoi faire. Et comme de fait, je suis encore au sous-sol, en train de me servir dans notre bar. Le nombre de bouteilles a dangereusement descendu dans le dernier mois, c’est mon foie qui en souffre. « Alek ? » Écrasé dans le canapé une bouteille entre les jambes, j’ai le regard rivé vers la descente d’escalier, où je vois apparaitre les jambes de ma femme à mesure qu’elle descend. « T’es encore saoul, c’est ça ? » Elle a l’air découragée, pour faire changement. Y’a que ça que je sais faire, dernièrement, la décourager. Être un poids pour tout le monde. « J’… pas saoul ! » Alors que je m’enfile une gorgée de je sais plus trop quoi, les bras de Dawn retombent le long de son corps. « Bon, j’en ai marre Alek. T’es pas le seul qui perds son boulot alors lèves ton cul et sors. J’en ai marre de te voir boire à longueur de journée. T’attends quoi là ? Qu’on fasse faillite ? » Je lève lentement les yeux vers alors qu’un grimace de frustration nait sur mon visage. Je pose la bouteille sur la table à côté de moi et je me relève en titubant. « C’facile à dire, hein. C’qui qui a perdu son boulot ? C’moi. J’ai fait plein d’sssssssacrifices et c’comme ça que tu m’remercies ? » Je m’approche d’elle et je l’empoigne par le bras. « Qu’est-ce que j’ai fait ? J’fais jamais rien comme tu l’veux. Tu m’désire pu. » En même temps, j’arriverais sans doute à rien tellement je suis saoul rendu au soir. « Parce que tu penses que c’est un excitant un ivrogne peut-être ? Tu sens l’alcool à plein nez et tu réussis à peine à te tenir debout. Tu manges plus, tu te laves plus. Tu m’écœures Alek. » Je fronce les sourcils et je resserre ma poigne sur son bras. « Mais j’suis ton mari. » Je me penche vers elle pour l’embrasser mais elle détourne la tête. Je tente une deuxième fois, même réponse. Je me frustre. Je l’empoigne solidement par les cheveux et je plaque ma bouche contre la sienne alors qu’elle tente de me repousser. Le fait qu’elle veule se dégager ne fait que me faire insister davantage. Je la plaque contre un mur en laissant mes mains se faufiler sur sa poitrine pendant que je tente de remonter sa jupe. « Alek, ARRÊTES ! Qu’est-ce que tu fou ?! » Mais je suis sourd. Je détache mon pantalon et je me glisse entre ses cuisses malgré ses protestations. Je finis même par attrape ses poignets, avec mes mains, et à tenir ses bras au-dessus de sa tête pour l’empêcher de me frapper avec. C’est lorsque j’envoie la voix de Nymea, perchée dans les escaliers, que je reprends mes esprits. Lorsque j’aperçois l’expression de terreur sur le visage de Dawn, je la relâche immédiatement. « Dawn, je suis désolé, je … » Je la regarde remonter en haut en courant, impuissant. Bordel, qu’est-ce que j’étais en train de faire ? « Honey, j’voulais pas … » Mais le regard que ma fille me lance me gèle sur place. Elle a peur de moi. Sans attendre, elle remonte en haut rejoindre sa mère. Et comme un con, je noie ma peine dans encore plus d’alcool.

✦ 10 mars 2014 à Fairbanks en Alaska.
Reprendre ma vie en main, j’y tenais vraiment. Et malgré le fait que je sois sorti de désintoxication et que j’étais a jeun depuis un bon moment maintenant, mes rencontres avec les alcooliques anonymes étaient une partie importante de mon processus. Car l’envie de boire me prenait encore, de temps en temps. Et ma sœur m’avait fait promettre que j’irais quand j’avais peur de rechuter. Et comme j’avais été acheter une bouteille d’alcool, hier, je me devais d’y aller. Rassurez-vous, je n’ai même pas pris une gorgée. J’ai immédiatement appelé ma sœur et je l’ai regardée vider le contenu de la bouteille dans mon évier. J’ai résisté à l’envie malgré le parfum alcoolisé qui chatouillait mes narines à mesure que le contenu sortait de la bouteille. Ce n’était que la deuxième fois que j’allais à une rencontre comme celle-ci et je n’avais encore jamais pris la parole. Je n’aimais pas être le centre de l’attention quand je n’étais pas au top de ma forme. « Aleksei, c’est bien ça ? Pourquoi vous ne prendriez pas la parole ? On ne vous a pas encore entendu. » En voyant tous les regards tournés vers moi, je me gratte la nuque, mal à l’aise. Je n’ai jamais été très bon pour extérioriser mes sentiments et d’avoir un public devant moi ne rendra pas la tâche plus facile. « Uh, oui. D’accord. Je m’appelle Aleksei, donc, et je suis un ancien alcoolique. Je suis maintenant complètement sobre depuis 5 mois. J’ai uh … commencé à boire quand … j’ai perdu mon emploi. » Je me racle la gorge, en fixant mes pieds. L’animateur m’encourage à poursuivre. « L’alcool m’a changé en quelqu’un dont je ne suis pas fier. En rentrant chez moi un jour, ma femme et ma fille étaient parties. Mon ex, devrais-je dire, a eu la garde complète de notre fille. J’espère qu’elles me pardonneront un jour. » Pas la peine d’embarquer dans les détails, c’était bien assez. Ils n’avaient pas besoin de savoir que mon ex avait obtenu une mesure d’éloignement contre moi. Que la police m’avait embarqué après que ma femme ait porté plainte pour violence conjugale. Et j’allais certainement les épargner sur les détails de ce que je lui avais fait subir. Je n’essayais pas de mettre la faute sur l’alcool, j’avais juste honte d’avoir été rendu là. J’avais perdu ce que j’avais de plus cher au monde et j’espérais qu’elles me pardonneraient un jour. J’avais de gros doutes concernant Dawn mais j’espérais pouvoir changer la vision que Nymea avait de moi, son père. Mais pour l’instant, j’avais décidé de repartir du bon pied à Barrow, ville de ma naissance. Je devais donner de l’air à mon ex-femme et ma fille, m’approcher d’elles n’allait en rien m’aider. Déjà, je devais me retrouver du travail et me remettre sur pied sans ce gros morceau de ma vie, ça n’allait pas être une tâche facile. Mais au moins, j’avais mes proches pour me soutenir, c’était déjà un bon début.