Don't cry because it's over, smile because it happened.
2006, maison des Roseburry, Je suis déterminée, j'ai envie de leur parler de mon projet et je le ferais aujourd'hui. Pour la première fois depuis je ne sais combien de temps, nous étions tous réunis. Papa et James étaient tous les deux rentrés de mission, quant à Aaron il n'avait pas cours aujourd'hui, maman elle, était souvent à la maison pour mon plus grand bonheur, c'est celle que je vois le plus souvent d'ailleurs. Ils sont tous dans la cuisine, adossés pour la plus part sur la table centrale et maman aux fourneaux à faire ce qu'elle sait faire de mieux. Je m'apprête à les rejoindre, l'esprit bien fixé sur mon objectif, je sais qu'ils ne seront pas tous conciliants et en accord avec ma décision mais ils devront la respecter, c'est mon choix et ils ne pourront et n'arriveront pas à ma faire changer d'avis. Aaron se tourne vers moi lorsque mes pas se font entendre «
Tiens tu tombes bien! » dit-il en s'approchant de moi et en passant son bras droit derrière ma nuque et en me grattant la tête avec son poing gauche, je souris instinctivement en appuyant sur sa tête «
Fais gaffe ronron tu risquerais de te faire mal! Avec mes muscles je pourrais te casser une jambe. » dis-je en montrant mes muscles inexistants, mon frère rigole ce qui me fait de nouveau sourire «
Ouais c'est ça c'est beau de rêver! » j'hume l'air, et comme à chaque fois il en dégage une merveilleuse odeur, cette fois-ci l'odeur du thym se fait plus présente que d'habitude, ce qui signifie que maman a trouvé une nouvelle recette et qu'elle veut en faire profiter tout le monde. Papa est toujours aussi beau, il est grand est carré des épaules, bien que sa mâchoire le soit tout autant, c'est fou comment James lui ressemble, ils ont tous les deux une carrure digne et fière. Malheureusement je ne le vois presque jamais, c'est rare qu'il ne soit pas en train de travailler ou tout simplement sur le terrain, je l'admire de travailler dans cette branche là, d'avoir un travail aussi honorable, qu'il protège son pays et qu'il sauve des vie, mais des fois j'aimerais qu'il soit plus présent et qu'il passe plus de temps avec sa famille, et je sais que je ne suis pas la seule à le penser. «
Ellie, chérie, tu veux bien mettre la table? » dit ma mère d'une belle voix mélodieuse, j'acquiesce en la regardant et je m'atèle à ma tâche «
Aaron tu serais gentil de l'aider. » elle regarde mon frère en souriant et il lui rend son sourire «
Bien sûr M'man! » il avance à mes côtés et récupère cinq verres, quant à moi je m'occupe des sets de table et des couverts. Une fois tout cela posé sur la table à manger, je me retourne vers mon père, ma mère, James et Aaron qui est en train de prendre les assiettes. «
J'ai quelque chose à vous annoncer. » tous arrêtent leurs occupations en cours, un air curieux et désireux d'en savoir plus sur leurs visages, ils s'attendent sûrement tous que je leur annonce que je compte faire de grandes études, Aaron espère que j'annonce que je vais faire des études de médecine, mon père que je fasse des études de droit, James que j'ai décidé d'aller à l'université et maman s'attend sûrement à ce que je lui dise que j'aimerais avoir des cours particuliers pour améliorer mes notes. Mais je n'ai parlé de ce projet à personne, même pas à Aaron à qui je confie tout ce qui me passe par la tête. Je n'ai pas voulu en parler parce que je savais qu'ils allaient essayer de m'en dissuader. «
Je veux arrêter les cours. » ils restent bouches bées, ils ne savent pas quoi dire à ce que je viens d'annoncer, mais c'est une réaction que je jugeais prévisible, je ne m'attendais pas non plus à ce qu'ils sautent de joie. «
Pas question Ellie. » dit enfin mon père de sa voix grave. «
Ellie tu as seulement seize ans, tu ne peux pas arrêter les cours comme ça. » ma mère a toujours la même voix mélodieuse et calme. Aaron et James ne disent rien et se contentent de regarder la scène. «
Justement maman! tu te rends compte que j'ai seize ans et que je ne sais pas encore ce que je vais faire de ma vie? » - «
Ce n'est pas en arrêtant les cours que tu trouveras ta voie. » - «
Seize ans c'est jeune chérie, tu as encore le temps de réfléchir. » c'est ce à quoi je m'attendais, papa est complètement contre et maman essaie de me dissuader tout en restant calme. «
Je ne veux pas seulement aller en cours, je veux me rendre utile et ce n'est pas en restant assise comme un robot à écouter les professeurs me raconter l'histoire de la guerre de sécession avec les yeux rivés sur un stupide tableau blanc que je vais me rendre utile. Alors non, je veux arrêter les cours pour essayer de faire quelque chose qui me rendra utile. » ils restent tous muets, ils savent que je suis bornée et que ça ne servira à rien de me sortir des discours qui datent d'avant guerre pour me faire changer d'avis car cela ne servira à rien.
2007, maison des Roseburry, «
Ellie? Tu es prête? » Je soupire, non je ne suis pas prête et je n'ai en aucun cas envie de l'être. Encore un repas familial, non pas que cela me déplaise, au contraire j'aime bien quand la famille est réunie mais pas quand il y a un intrus. L'intrus, c'est le gnome blond, aussi connu sous le nom de Mila. Elle est avec mon frère malheureusement, je ne sais même pas ce qu'il fait avec elle, il vaut tellement mieux qu'elle. Mais bon, c'est son choix, je dois le respecter, mais ce n'est pas pour autant que je vais jouer un autre rôle. Je ne suis pas la genre de personne à garder mes pensées, au contraire, je dis même tout ce que je pense à voix haute et je ne vais pas changer pour elle. Ma mère déboule dans ma chambre, elle est habillée d'une somptueuse robe rouge qui lui arrive un peu en dessous des genoux avec des bretelles assez épaisses et une ceinture rouge au niveau de sa taille pour la marquer, ses cheveux sont bouclés et détachés, et à part ses lèvres rouges son maquillage reste simple et discret. Quant à moi, je porte un jogging gris avec un simple tee-shirt blanc et un gilet de la même couleur, mes cheveux sont attachés n'importe comme en chignon et je suis allongée dans mon lit avec un bouquin à la main. «
Ellie? Ellie sors de ce lit et va t'habiller bon sang! Tu ne vas pas rester comme ça. » je soupire, déjà que je n'ai pas envie de faire un quelconque effort je n'ai pas besoin des cris paniqués de ma mère en plus. «
Pourquoi t'es paniquée? c'est rien de plus qu'un dîner de famille hein. » j'essaie de repousser au maximum le moment fatal où je devrais enfiler une de mes robes et me faire belle pour le gnome. «
Là n'est pas la question. Va t'habiller, tout de suite. » elle devient sérieuse, autant éviter de l'énerver encore plus. je lève les yeux au ciel et je soupire bruyamment «
Ne lève plus les yeux au ciel et arrête de soupirer jeune fille. » j'avance jusqu'à ma penderie en essayant de faire abstraction de ses menaces pour ouvrir brusquement les portes et fixer mon placard avec peu d'envie «
J'ai rien à me mettre. » elle soupire à son tour et avance rapidement jusqu'à moi, elle fouille dans mes affaire pendues n'importe comment pour me sortir une robe noire «
"Arrête de soupirer jeune fille." » dis-je en imitant sa voix devenue fluette, elle me fixe alors en me faisant les gros yeux et je détourne automatiquement le regard, autant éviter sa colère surtout quand elle est en situation de stress comme elle l'est en ce moment. «
Prends-ça, la couleur est parfaite, elle va très bien avec ta mine d'enterrement. » je prends le robe entre mes mains elle tourne les talons «
Et attaches-toi les cheveux! » elle commence à descendre les marche rapidement, voilà qu'elle se met à faire de l'humour. «
Ah, ah ah. » dis-je tout en exagérant mon faux rire. J'avance jusque dans ma salle de bain pour faire un brin de toilette et me vêtir ainsi que de m'attacher les cheveux comme elle me l'a si bien demandé, quant à la mise en beauté je me contente d'une simple application de mascara sur mes cils déjà longs. Une fois prête je descends les marches jusqu'au rez de chaussé, ma mère est dans la cuisine et mon père, lui, est assis dans le canapé avec la télé allumée, c'est l'un des rares moments où il peut s'offrir un peu de répit alors autant en profiter. Aaron et James sont tous deux vêtus de smoking blancs, pourtant tous deux différents. Je décide de me joindre à eux «
Ça a du être dur de vous faire beaux les gars, vous avez vu vos têtes. » dis-je en posant mon coude droit sur l'épaule d'Aaron et mon coude gauche sur celle de James. Ils tournent tous les deux le regard sur moi «
Et toi gamine, je pensais pas que ta robe t'allait encore vu le poids que t'as pris. » dit James de sa voix grave, je le tape sur l'épaule, entre frères et soeurs on aime se charrier, et c'est justement ce qui est drôle. «
Bon ronron, la blonde là elle arrive à quelle heure? » il me regarde en penchant la tête et en soupirant doucement «
Fais gaffe maman elle va te frapper. » - «
Ellie arrête de parler d'elle comme ça. » - «
Ben quoi? Elle m'aime pas et je l'aime pas, alors je ne vais pas non plus dire que c'est mon modèle féminin et qu'elle m'éblouie par sa beauté et sa chevelure de la couleur des maïs des champs. » dis-je en le fixant, je ne ferais pas d'efforts et c'est tout. «
Je me doute, mais ça m'énerve de voir que vous vous détestiez comme cela. Vous comptez toutes les deux pour moi, et je ne veux pas à avoir à choisir entre l'une de vous deux alors fais un effort. » d'accord il a peut-être raison, il a d'ailleurs sans doute raison mais je ne peux pas la supporter, mais je ferais un effort, parce que c'est on frère et que je lui dois bien ça. «
C'est bien parce que c'est toi. »
2008, chez xavier, «
Hé regarde ronron on va te manger. » dis-je en montrant le menu à Aaron qui se trouve à ma gauche et en montrant un plat en particulier avec mon index. Il lis à voix haute le descriptif du plat «
Pommes de terre sautées, sauce au poivre, viande de mouton... » il détourne le regard vers moi d'un air pas amusé «
T'as vu tes cheveux? »
je mets ma main gauche sur son crâne et j'ébouriffe ses cheveux «
On dirait un mouton là avec tes boucles, faudrait faire quelque chose. » il me laisse faire pour ensuite me rendre la carte du menu «
Ellie tu te rends compte que tu as dix-huit ans et que tu continues à faire des blagues niveau maternelle, nan sérieux faut grandir là. » dit-il d'un ton moqueur. Mais il a raison, pas sur le fait que mes blagues soient d'un niveau bas non, mais que j'ai dix-huit ans. Et qu'il est temps que j'annonce à ma famille mes ambitions, mon souhait de m'engager dans l'armée comme l'ont fait auparavant mon père et mon frère aîné. En parlant de mon père, il n'est pas là. Lui qui pour une fois aurait été fier de moi, je ne peux pas compter sur ma mère là-dessus. Elle a déjà eu du mal à voir James s'engager et a peur de recevoir une lettre lui indiquant un jour ou l'autre la mort de son compagnon et/ou de son fils, elle ne veut pas voir sa fille unique prendre de tels risques à son tour. Mais c'est ma décision, et elle n'aura pas le choix, elle devra l'accepter. «
Aaron, Ellie, calmez-vous on dirait que vous avez dix ans. » - «
El' a dix ans dans sa tête alors faut pas espérer mieux maman. » je détourne la tête et le regard vers Aaron, c'est moi, cette fois qui prend son air non amusé, James est bien le seul de nous trois à rester calme, c'est sûrement parce qu'il est plus âgé et que nos bêtises ne l'amusent plus. «
Ronron lui il en a six. » je l'avoue, ce n'est pas la meilleure réplique que j'ai pu lancer mais je suis trop perdue dans mes pensées pour y réfléchir, comme je vais pouvoir l'expliquer à maman sans qu'elle éclate en sanglots? surtout qu'il faut que je le dise maintenant avant qu'elle commence à me faire un speech sur mes opportunités pour mon futur travail, je ne veux pas lui donner de faux espoirs en hochant la tête et en souriant, cela ne ferait que retarder je moment avec un grand M. Je décide de me lancer, vaut mieux tard que jamais «
Je sais ce que je veux faire plus tard. » dis-je avec une voix un peu tremblante d'appréhension, tous les trois lèvent leurs têtes presque en même temps, ma mère affiche un grand sourire, ce qui me rend d'autant plus nerveuse parce que je ne veux pas lui faire une fausse joie et la rendre malheureuse, mais il faut bien que ce soit dit un jour, et ce jour, c'est aujourd'hui. «
J'veux m'engager en tant que militaire, comme James et papa. » Aaron écarquille les yeux, ils ne s'en doutait pas, personne ne s'en doutait. James ne me quitte pas des yeux et maman reste quelque seconde sans bouger avec le même sourire mais les yeux perdus dans le vide, elle revient ensuite à elle et me fixe en effaçant son sourire «
Pardon?! » je crois que je n'ai jamais vu ma mère comme telle, elle est énervée et ça se voit. «
Je.. » - «
Pas question! » elle ne me laisse même pas le temps de me justifier, jamais elle n'avait réagit de cette façon là, quant à Aaron et James ils restent tous les deux muets. «
Tu ne comprends pas maman! Toutes ces années où j'ai cherché de quelle manière je pourrais me rendre utile, de quelle manière je pourrais exister et être épanouie dans ma vie. Toutes ces années que j'ai passé à admirer James et papa, c'est parce que je veux et j'ai toujours voulu être comme eux! » dis-je en haussant le ton sans m'en rendre compte, je sens des regards se tourner vers notre table, je m'adosse dans mon siège en me voûtant. «
Tu ne peux pas faire ça Ellie, c'est trop dangereux. » ça me fait de la peine de la voir comme ça, mais j'ai trouvé ce que je veux faire et comment je pourrais me rendre utile en servant mon pays. «
Je suis prête à prendre le risque. »
2011, base militaire, ça m'apprendra à vouloir me la jouer perso, un bon coup sur la tête et le poignet fracturé, quoi de mieux? L'infirmier ne dit rien et se contente d'enrouler mon poignet plein de pommade dans un bandage solide en attendant de recevoir des plâtres, il est vrai que les fractures sont régulières en ce moment, à croire que c'est un virus qui se transmet «
Comment vous vous êtes fait ça? » enfin il ouvre la bouche, il est nouveau, je ne me rappelle pas avoir déjà vu sa tête quelque part, pourtant mes allez-retour à l'infirmerie sont plus que fréquents, maintenant je sais pourquoi mes parents s'entêtaient à me faire comprendre que prendre des risques c'est dangereux. «
Blessure à l'entrainement. » il ne réagit pas et continue d'enrouler le bandage autour de mon poignet et de mes doigts, je fixe ses mains et admire la vitesse à laquelle il fait ces mouvements répétitifs qu'il a du apprendre pendant toute une nuit blanche, comme pour Aaron j'ai toujours admiré les personnes qui s'engagent pour aider les autres et les soigner, les médecins, les chirurgiens, les infirmiers et toutes les autres possibilités de métiers dans le domaine du médical. «
Voilà, reposez votre poignet. » - «
Merci. » il acquiesce d'un simple signe de tête et sors de la petite pièce aux couleurs blanches en refermant doucement la porte. Je reste quelques minutes à regarder dans le vide avant de soupirer en regardant mon poignet, heureusement pour moi il s'agit du poignet gauche alors je pourrais toujours écrire. Je m'aide de ma main et mon bras droit pour descendre du lit et une fois sur mes pieds je me retiens au meuble à ma droite, le coup que j'ai reçu à la tête commence à se faire ressentir, malgré les pilules qu'il m'a donné j'ai toujours une affreuse douleur dans le crâne. La porte s'ouvre brusquement et je lève les yeux dans cette direction pour voir un homme d'environs mon âge, sa tête ne me dis pourtant rien «
Merde. » il s'est sûrement trompé de chambre, à moins que j'ai un colocataire malade qui n'a pas de lit, parce que cette pièce est beaucoup trop petite pour avoir en avoir un deuxième. Il s'approche de moi et m'aide à reprendre mon équilibre, je pose ma main droite sur son épaule pour stabiliser et lève les yeux vers lui. Sa tête me dit vaguement quelque chose mais en vue de mon mal de crâne incessant je n'arrive pas à réfléchir. «
Roseburry? » apparemment lui me connait, ou du moins il connait mon nom de famille. Je le fixe et le regarde de haut en bas mais je n'arrive toujours pas à poser un nom sur son visage, ce qui est assez embêtant. Il m'aide alors à m'asseoir puis s'assoit à mes côtés. «
Merde t'es sonnée. » effectivement, et dire que je n'arrive même pas à tenir debout. «
Miles, Miles Hemingway. » à l'entente de ce nom je relève la tête, maintenant je me souviens de lui, je lève les yeux vers lui avec un petit sourire «
Je me souviens de toi, t'es le garçon qui a envoyé un professeur en dépression en troisième? » il acquiesce avec un sourire fier et je me mets à sourire, mon mal de tête, lui, commence à s'estomper peu à peu. «
J'pensais pas revoir un visage connu par ici, puis encore moins un beau visage. » je me sens rougir, mais qu'est-ce qu'il m'arrive? jamais je ne m'étais sentie aussi gênée, ou du moins cela faisait longtemps voire même très longtemps. Je le regarde dans les yeux, il a de magnifiques yeux bleus clairs mais je détourne le regard, ce n'est pas mon genre, d'oublier mon but à la vue de jolis yeux. Je pose mon poignet gauche sur mes cuisses en grimaçant de douleur. Il le regarde et le prend délicatement dans ses mains «
Comment tu t'es fais ça? » je soupire, inutile de lui raconter comment je me suis fais ça, cela reviendrait à lui dire que je suis qu'une égoïste qui veut essayer de montrer ce qu'elle vaut, ce serait humiliant. «
Blessure à l'entrainement. » je me contente de répéter ce que j'ai dis à l'infirmier plus tôt, espérant qu'il fasse comme ce dernier et qu'il ne pose pas de question. «
Inutile de te demander si ça fait mal. » je lève de nouveau les yeux vers lui «
Effectivement. » et le silence se fait ressentir, aucun de nous deux ne parle. Puis je sens son regard se poser sur moi «
Et sinon... » la porte s'ouvre brusquement, plus brusquement qu'il ne l'avait ouvert «
Levez-vous les gamins, on est pas dans un salon de thé là. » sans se faire prier il lâche doucement ma main et se lève, je fais de même puis nous partons tous les deux dans des directions opposées avec un petit sourire sur le coin des lèvres.
2014, base militaire, Jamais je n'avais été distraite à ce point là, comment j'ai pu me laisser avoir aussi facilement, comment j'ai pu laisser cela arriver. J'avance dans l'un des couloirs de la base la tête baissée, je regarde mes pas sans me préoccuper de ce qu'il y a autour de moi, en essayant de croiser le regard de personne, encore moins celui de Miles. Il n'est pas au courant et j'ai peur qu'il se doute de quelque chose si je me retrouve en face de lui, de plus je me sens bizarre depuis quelques temps, sûrement un rhume, bien que je n'ai pas besoin de cela. Quelqu'un saisi mon bras et je n'ai pas le temps de regarder qui que je suis entraînée dans un couloir désert, je me retrouve dos contre le mur et je repousse instinctivement la personne qui se trouve devant moi, mon bras se retrouve dégagé de son étreinte. «
Andrew?! tu m'as fais peur! » dis-je en soupirant de soulagement et en reprenant mon souffle. Andrew, mon supérieur avec qui j'ai couché la semaine dernière et encore cette semaine. Ce n'est pas forcément que j'en ai eu envie, mais on était tous les deux perdus. Je lève les yeux vers lui, qui est beaucoup plus grand que moi «
Je suis désolé. » j'esquisse un petit sourire en coin gêné parce que je ne sais pas du tout ce que je peux faire d'autre, il s'approche de moi et passe sa main droite derrière ma nuque et pose ses lèvres sur les miennes, je me laisse faire avant de le repousser en baissant les yeux «
Qu'est-ce qu'il se passe? » comment lui dire qu'on a fait une connerie, que tout ça ce n'est rien et qu'il se fait des fausses idées. De plus il doit sûrement être marié alors comment il peu gâcher ça avec quelqu'un comme moi. «
Faut arrêter ça Andrew. » j'ose enfin croiser son regard, lui, me fixe. Il se tient droit et croise ses bras sur sa poitrine. «
Qu'est-ce que tu veux dire par là? » - «
Je veux dire qu'on... que toi et moi on a fait une énorme connerie OK? » il baisse la tête l'air amusé, je ne peux m'empêcher de soupirer. Je me doutais bien qu'il n'allait pas suffire que je lui dise ça pour lui faire comprendre, je sais qu'il est borné, mais je ne pensais pas qu'il allait le prendre à la rigolade comme il le fait. «
Aller, ça va te passer. » il s'approche de nouveau vers moi mais je l'évite pour partir de l'autre côté. Il reste planté là et me regarde partir, je me suis mise dans un sacré pétrin.