Nom ✦ Adkins. Ca ne vous dit rien ? Normal, je suis la seule ici à Fairbanks. Prénom ✦ Elsa et Katty, autant j'aime beaucoup le premier, simple, pas trop démonstratif, autant le second m'horripile. C'est possible de faire un prénom aussi horrible ? Surnom(s) ✦ A vrai dire, je n'en ai pas. Thomas m'appelle parfois pas des sobriquets d'amoureux, mais sinon je suis Elsa ou bien Zaz... M'enfin, évitez. Date et lieu de naissance ✦ Le 20 mars 1986 à San Francisco. Âge ✦ Vingt-huit ans. Plus toute jeune la demoiselle... Nationalité ✦ Américaine. Activité ✦ Coach sportif.  Classe sociale ✦ Je ne gagne pas mal ma vie et avec Thomas et l'argent de sa famille disons aisée. Orientation sexuelle ✦ Hétérosexuelle.Statut civil ✦ Fiancée, mais pour combien de temps ? Date d'arrivée à Fairbanks ✦ J'avais quinze ans ou quelque chose comme ça, il y a environ 12 ou 13 donc.  Lieu d'habitation ✦ Et bien... Dans une maison de la famille Hamilton, la nôtre maintenant dans le farewell district. Mais de là à ce que j'ai à me chercher un autre chez moi...Crédits ✦ sempsds.

 ✦ Je me fiche de tes poupées, moi je veux de la baston, du foot et des voitures.
Il parait que dans la vie de chaque fille, il n’y a qu’un homme qui la marque vraiment. Souvent son père ou le père de ses enfants. Ce n’est pas mon cas. J’ai d’abord eu un homme, mon père, ce scientifique fou de toutes les réactions étranges que pouvaient produire la nature. Un sacré bonhomme qui éleva ses enfants seul, ma mère l’ayant quitté deux ans après ma naissance pour refaire sa vie avec un autre homme. Pourtant je ne l’ai jamais vu baisser la tête, il resta toujours très fier d’avoir élevé quatre enfants seuls. Après lui il y a mes frères. Les amours de ma vie. En réalité c’est eux qui m’ont éduquée. Ils m’ont tout appris et je peux vous dire que grandir avec trois garçons ça ne nous fait pas devenir une fille normale. Ils m’ont initié à tous les sports de mec, si bien qu’à six ans je pétais le nez aux filles qui jouaient aux poupées dans la cour de récré. Ils ont toujours pris soin de moi, même quand je ne pouvais retenir la fille en moi. Celle qui tombe amoureuse de garçons un peu débiles, celle qui devient une femme et pleure de se voir changer ainsi. Je ne vais pas souligner le fait qu’à cause d’eux j’ai longtemps cru être un garçon, c’est un point tout à fait ridicule de mon enfance. Ensemble on a fait toutes les bêtises possibles et imaginables. Mettre le feu aux poubelles dans le jardin, voler les oiseaux des voisins, casser une vitre en jouant au ballon. Alors je ne dis pas que grandir sans présence maternelle n’est pas compliqué, j’aurai bien eu besoin d’une mère pour m’aider à trouver des sous-vêtements à ma taille, pour me parler de l’amour et de tout ces trucs de filles, mais cette dernière a toujours été aux abonnés absents de ce côté-là. Jusqu’à mes quinze ans, je ne la voyais qu’une fois toutes les deux semaines. Elle venait, élégante dans son tailleur noir, s’asseoir dans les fauteuils en cuir de la maison et nous parlait enthousiaste de son merveilleux mari. En soit, je ne me rappelle pas avoir déjà parlé avec elle en privé. Elle n’en avait rien à faire de nous. Et ça tombait bien, nous non plus. Jusqu’à mes quinze ans j’ai traîné dans les rues escarpées de la jolie ville qu’est San Francisco, parlant aux hippies, me laissant glisser sur une planche de skate depuis le haut des rues. J’ai eu une enfance assez urbaine, profitant des skates parc, de la jolie vue également et puis de mes frères. Dylan, Kyle et Sean. Ce dernier est l’aîné, il a cinq de plus que moi, Kyle a trois ans et Dylan deux.
Vous vous demandez surement pourquoi je parle sans arrêt de mes quinze ans. Et bien ma vie a prit un tout autre tournant à cet âge là. Mon père fut contacté pour aller étudier les aurores boréales en Alaska, à Fairbanks. Imaginez un peu. Quitter une grande ville, pour aller se perdre sur la banquise, ou du moins dans le grand froid. Laisser ses amis, ses repères, sa vie en fait, à quinze ans, c’est quelque chose d’assez compliqué à accepter. Toute la famille suivit. Même Sean qui était pourtant à l’université. Cela m’aida beaucoup à accepter de partir. Et puis finalement je fini par comprendre que ce n’était pas si mal que ça l’Alaska.

 ✦ Chaque personne rajoute à notre vie sa part de couleur.
Au début, je n’avais que mes frères pour amis. Les filles ne m’intéressaient pas et je ne m’entendais pas avec elles. Et puis un jour je les ai rencontrés. Et je ne plaisante pas en disant « un jour ». Les deux frères O’Toole rentrèrent dans ma vie, le même jour à deux moments différents. Je ne sais pas comment vous appelez ça et je ne crois pas vraiment au hasard, mais il s’avère qu’après ce jour là, tout a plus ou moins changé. Ces deux là devinrent mes meilleurs amis. Ils étaient pourtant dis inséparables, personne n’avait l’air de pouvoir s’immiscer entre eux. Personne mis à part moi. Je vous vois venir avec vos « dites donc, elle s’y croit vachement celle-là » sauf que ce duo devint un trio. Ils étaient un peu comme moi, ils n’étaient pas originaires de la ville, venaient d’arriver et malgré leurs personnalités différentes, nous nous complétions. Voici donc les deux autres hommes de ma vie. Peut-être que cela peut vous paraître grossier, mais c’est pourtant le cas. Au fil des ans, nous avons appris, Sloan, Oney et moi à nous connaître, à nous apprécier et je peux dire que je les connais très bien. A ce moment là, je pense que mes frères ont enfin pu souffler. Je n’étais plus constamment dans leurs pattes et je compris alors que si Sean était venu, il ne l’avait fait que pour moi. Il rentra à peine un an après notre arrivée. D’ailleurs, ils partirent tous, une fois leurs dix huit ans atteints. Ils avaient du mal avec Fairbanks, malgré la prestigieuse université, San Francisco leur manquait. Je ne leur en ai jamais voulu. Tant qu’ils étaient heureux, et puis cela ne nous empêchait pas de nous voir régulièrement quand même. Lorsque j’eus moi-même dix-huit ans, la question se posa sur les lèvres de mon père. Voulais-je partir ? Pour rien au monde ! J’avais ici les deux meilleurs amis que je puisse trouver et j’avais fini par me faire à la neige et même à adorer le froid. Il m’apprit alors que ses recherches prenaient fin l’année suivante et qu’il allait devoir partir. J’avais ma vie à Fairbanks et je n’étais pas décidée à la quitter encore une fois. Et puis j'avais toujours mon cousin, Liam, je n'étais donc pas toute seule. Un an plus tard je disais donc au revoir à mon père.

 ✦ Mozart était tellement précoce qu'à 35 ans il était déjà mort
Je regardai cette boîte jaune dans laquelle j’allais glisser l’enveloppe blanche. Le nom d’Oney figurait dessus. Direction l’Irlande. Il était partit sans donner d’explications et nous avait laissés là, en simple duo. Je ne comprenais toujours pas pourquoi. Tout allait bien pourtant, du moins je ne voyais pas ce qui allait mal. J’hésitais toujours à poster cette fichue lettre, lorsque Thomas m’attrapa la main. Un an que nous filions le parfait amour. Selon lui c’était une idée débile de la poster, il était parti et n’avait pas donné de nouvelles, il devait bien y avoir une raison. Mais je ne voyais pas laquelle. Au début j’en avais beaucoup voulu à Sweeney, de l’avoir laissé partir. Pourquoi ? Les deux inséparables qui se séparaient. Et puis je m’étais rendue compte que je ne pouvais pas rester bien longtemps sans eux. Oney me manquait beaucoup et Sweeney aussi, j'étais d'ailleurs vite revenue vers lui. Alors certes, il n’aimait pas beaucoup Thomas, mais à vrai dire cela ne changeait pas de d’habitude. Les deux n’avaient jamais aimé mes petits copains, tels deux grands frères, ils avaient toujours essayé de me protéger de l’amour et de ses dangers. Mais celui-ci est l’exception à la règle, et à ce moment là je ne savais pas à quel point j’avais raison. Je finis tout de même par envoyer un mail à Oney, puis une lettre, et après un assez long mutisme il finit par me répondre. Commença alors une correspondance écrite. J’étais heureuse d’avoir de ses nouvelles, de savoir qu’il allait bien et qu’il avait trouvé une fille avec qui tout allait bien. J’avais un peu l’impression d’avoir récupéré le trio, de ne plus être si seule que ça. Parfois je prenais l’avion, sur un coup de tête pour rejoindre mon père et mes frères et surtout après le départ d’Oney. Deux ans s’écoulèrent où je passais mon temps entre les bras de Thomas, le canapé de Sweeney et le complexe sportif. Après avoir été caissière et animatrice au Carlson Center, je fini par passer le diplôme de coach sportif, mon but final. Pouvoir faire du sport tout en gagnant raisonnablement bien sa vie, sans passer par trop d'études, que demander de plus ?
Et puis le jour que chaque fille attend secrètement avec impatience arriva. L’homme de ma vie, le tout dernier à être rentré sur la liste, celui que j’aimais vraiment me demanda en mariage. Heureuse de pouvoir faire ma vie avec lui, je dis oui. J’annonçais alors la nouvelle à Sweeney. Mon père me fit savoir qu’il serait là pour le mariage, tout comme mes frères et Lynn serait ma demoiselle d'honneur, même si cela voulait dire côtoyer Liam pendant la réception. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

 ✦ Si chaque chose à une fin, viens-tu de signer la nôtre ?
Si j’avais su comment les choses allaient tourner, me serai-je engagée dans cette histoire de mariage ? Peu de temps après l’annonce de fiançailles, un revenant fit son apparition. Oney était de retour et personne pas même Sloan ne me tint au courant. Sans vraiment comprendre pourquoi ou comment, Thomas et moi passions notre temps à se crêper le chignon, pour un oui ou pour un non. La liste des invités, le lieu du mariage, la robe, le moindre détail était sujet à dispute. Alors ajoutez à cela le retour de mon meilleur ami. Les choses n’allaient pas aller en s’améliorant. Encore moins lorsqu’il vint me retrouver à la salle de sport, un après-midi où je m’attendais à tout sauf à le voir. D’abord extrêmement heureuse de le retrouver, je tombais des nues lorsqu’il m’embrassa par surprise m’apprenant alors qu’il était amoureux de moi depuis un certain temps. Révoltée par cette déclaration, nous ne nous sommes pas parlé depuis. Et pourtant, j’ai beau nier le fait que ce baiser ait eu une quelconque importance pour moi, le simple fait d’y penser déclenche en moi un ouragan de pensées contradictoires.
Pour ce qui est de Thomas, pensez bien que j’ai tout fait pour lui cacher ce qu’Oney avait fait. Pas que je me sente coupable à ce propos, mais parce que je savais comment il réagirait. Pourtant je pensais que toute cette histoire était finie. Thomas pour la Saint Valentin m’embarqua à Paris pour un week-end en amoureux qui nous fit nous souvenir la raison de notre couple, du pourquoi nous nous aimions. Je crois comprendre qu’il était soulagé de me tenir éloigné des frères O’Toole. Mais qu’importe, tout semblait réglé, je ne parlais plus au cadet et Thomas n’en savait rien. La ligne droite vers le mariage était toute tracée. Jusqu’à ce que cette imbécile de belle-sœur vienne tout gâcher. Dans cette ville, tout se sait et d’autant plus lorsque cela tourne autour de la famille Hamilton. Alors forcément, ce baiser volé monta aux oreilles de Thomas. Je le compris alors qu’il essayait de démonter Oney dans le bar de celui-ci. Pas franchement classe. Mettant toute l’histoire sur mes épaules et ce malgré tout ce que je pu lui dire, nous nous mîmes d'accord. Nous devions accorder une pause à mon couple, même si cela me fait peur. Notre histoire est-elle destinée à s'arrêter là ? Ou bien passerons-nous outre la tempête Oney qui fait rage en moi et finirons par nous dire oui devant l'autel ? Telle est la question...