« Fous-moi la paix ! » Il pousse son paternel sans aucune once de regret avant d’attraper la rambarde pour s’aider à gravir les marches du grand escalier. Mais visiblement, Yuan ne l’entend pas de cette oreille, il le rattrape et l’envoie plus loin dans un mur. Chancelant, Dan se cogne le front contre une étagère. Sa taille est une véritable plaie parfois.
« Putain, tu fais vraiment chier. » Il touche sa peau doucement du bout des doigts, mais assez pour y voir du sang. Il grogne un coup en le regardant.
« Tu oses rentrer sous mon toit complètement ivre et en plus avec une barbie pétasse et tu me dis à moi que je fais vraiment chier ? Bon sang, j’ai fait quoi pour mériter un gamin comme toi ! » Le ton du Père monte alors que Dan éclate de rire tout en le regardant. Il sent toute la colère qu’il accumule depuis des années monter en lui et pour tout avouer, il n’a envie que d’une chose. Frapper. Frapper cet homme jusqu’à n’en plus pouvoir. Même s’il s’en brisera les phalanges. Il lève son poing, prêt à le faire, mais il arrête son élan en se cassant presque la gueule quand il voit sa belle-mère s’interposer entre eux. Il est incapable de toucher une femme de cette façon et quand il voit son regard effrayé, il se recule rapidement.
« Il est QUATRE heures du matin, vous allez réveiller tout le voisinage à vous engueuler comme ça ! Danny va dans ta chambre ! Immédiatement, va dans ta chambre, j’vais venir soigner ta plaie ! » Il soupire un moment avant de finalement se décider à prendre le chemin de la chambre pour aller se vautrer dans son lit. Il est d’une humeur de chien, les mots de tête empirent, il se sent seul au possible, vide, sans énergie. Il sait que les amphétamines n’y sont pour rien. Pour le moment, il arrive se raisonner et n’en prendre que tous les deux à trois jours. Mais ça devient de plus en plus dur. Il choppe de l’aspirine qu’il avale avec une bouteille traînant dans son sac de sport. Il retire sa veste et son t-shirt, les lançant n’importe où dans la pièce qui est déjà un bordel atomique à elle seule. Il retire sa ceinture et reste comme ça avant de s’allonger de nouveau sur son matelas en grommelant tout son soûl. Il soupire quand il sent une compresse fraîche venir se poser sur sa plaie douloureuse, il se doute bien de qui s’est.
« Pourquoi tu te mets dans de tels états Danny… tu es trop jeune pour t’autodétruire… » Il ne dit rien, il se contente de s’endormir sous les bons soins de sa belle-mère. C’est agréable, mais douloureux. Il aurait donné tout pour que sa mère le fasse à sa place.
Le réveil sonne, il attrape son téléphone et l’éteint avant de regarder l’heure d’un œil, il se sent vaseux, il a de nouveau mal à la tête, le soleil l’éblouie pourtant, il est loin d’être fort mais assez lumineux tout de même, il grogne avant de se tourner en se demandant pourquoi il a foutu son réveil en route. Il soupire et pose sa couette sur son visage pour se plonger dans l’obscurité, mais il sent Titi qui arrive comme un boulet de canon sur son lit.
« Debout. » « La ferme la sauterelle. » « Bonjour, je t’aime aussi. » Il lâche un micro rire avant de gémir tout en baillant.
« Fous-moi la paix, j’ai sommeil. » il garde ses yeux clos même si elle lui tire la couette.
« T’as un rendez-vous ce matin, avec ta prof d’équitation ! Tu m’as envoyé un sms hier pour que je te dise ! » Il sursaute d’un coup avant de se redresser, puis de retomber le cul assis sur le lit. Il a totalement zappé la leçon d’aujourd’hui avec sa cuite d’hier.
« Merde… » Il se masse le front doucement.
« Merci… » « J’t’ai déjà préparé ton sac. » Elle sourit en lui montrant avant de filer dans sa propre chambre. Il regarde la fenêtre avant de prendre deux aspirines et de les avaler avec de l’eau. Il grimace, il trouve le goût répugnant. Il soupire avant de se redresser. Mila… Il a pensé annuler la séance de ce matin à vrai dire. Depuis leur baiser, elle le hante, mais elle l’a tellement refroidi à la fin qu’il n’a plus vraiment envie d’aller la voir. Il le sent, il va souffrir avec elle, il n’est pas aveugle. Il se traîne jusqu’à la douche et y reste durant vingt bonnes minutes le temps de pouvoir pleinement se réveiller. Il retourne à sa chambre pour
s’habiller de façon assez sexy. Pour couvrir son alibi, pour séduire Mila aussi sûrement. Il enfilera un vieux jogging par-dessus son pantalon et puis sa veste protégera son haut.
« Danny, mange un peu, déjà hier t’as rien avalé ! » Il se tourne vers sa belle-mère avec son sac de sport en main.
« J’ai pas faim. » Il continue son chemin sans se retourner. Il a perdu deux kilos depuis qu’il prend les amphétamines, puisqu’elles lui coupent l’appétit et développent ses capacités physiques. Il entre dans sa voiture en soupirant, attrapant une boite contenant les précieuses. Il hésite, mais il la reposer finalement. Il peut tenir encore un peu.
Il arrive finalement au ranch qui se trouve être d’un calme olympien. Il n’aime pas spécialement ça. Il arrive rapidement devant Frodon qui sort la tête de son box. Un sourire arrive enfin sur le visage du jeune asiatique. Il pose son front contre celui de l’étalon, le caressant doucement dans une tendresse infinie qu’on lui connait peur.
« T'as l'air en forme. Plus que moi en tout cas. » Il sourit avant de lui donner un sucre. Regardant autour de lui, il se rend compte que tout est déjà nettoyé et fait. Il voit alors Mila avec Bambi, le poulain ayant posé sa tête sur les genoux de la belle blonde. Il les prend en photo. Pour lui ? Pour elle ? Il ne sait pas trop, mais il les trouve trop craquant à ce moment-là pour rater l’occasion. Il range son téléphone avant de se décider à interférer dans leur moment câlin. Le poulain se redresse alors au départ effrayé par le grand brun avant de se laisser caresser sans aucune réticence.
« Salut vous deux… » Il regarde alors Mila avant de se mettre accroupi, histoire d’être à la hauteur de tout le monde car avec son maitre quatre-vingt-sept, il passe un peu pour un géant à côté. Posant son sac à ses pieds, il se trouve hésitant avec elle.
« Tu vas bien ? » C’est une question bateau, certes.
« C’est toi qui a tout nettoyé ? » Il lui sourit. Il sait qu’elle a envie de faire beaucoup de choses malgré son handicap, il la comprend. Il se masse les yeux avant de passer sa main dans ses cheveux savamment coiffé en l’air, touchant son pansement tout frais pour cacher sa plaie de la nuit. Il ne sait pas comment lui parler à vrai dire, mais il pose sa main sur le genou de Mila pour l’y caresser machinalement.
fiche par blackheart. - image par crédit.